ibihwihwiswa

Saturday, September 30, 2006

IBIHWIHWISWA au Rwanda: la guerre aux sachets fait rage au pays des mille collines
















HITAMO IMARA IPFA ! La viande dans le sachet, ou les fruits dans le panier? ou inversement? Ou, alors, tous les oeufs dans le même panier?
Dans le pays des mille collines le nouveau mot d'ordre est: "TOUS LES OEUFS DANS LE MÊME PANIER"... et "SURVEILLEZ BIEN LE PANIER" !!!!

28-09-2006
par Albert-Baudoin Twizeyimana, Marie-Agnès Leplaideur
Rwanda

Qui va à Kigali laisse ses sacs en plastique

(Syfia Grands Lacs/Rwanda) N'utilisez plus de sacs en plastique dans vos bagages si vous allez au Rwanda. Depuis début septembre, ils sont confisqués dès l'aéroport car leur usage est interdit dans ce pays. On doit tout transporter dans des paniers ou des sacs fabriqués localement, plus écologiques.

"Si tu ne laisses pas tes sacs en plastique chez toi, tu les laisseras à la porte de la ville, à l’aéroport ou tout au long des grands axes routiers menant en ville", explique posément, fin septembre, un policier de l’aéroport international de Kigali à un voyageur furieux de voir l'emballage plastique de son bagage arraché. Depuis le 2 septembre, en effet, les autorités de l'aéroport interdisent à quiconque d'entrer dans le pays avec des sacs en plastique. A l'arrivée dans la capitale rwandaise, les bagages des voyageurs sont fouillés et leurs sachets échangés contre des sacs périssables. "Nous avons amorcé les négociations avec d’autres aéroports étrangers, afin de collaborer dans ce sens", révèle le colonel Mbaraga, directeur général de la régie des aéroports.

Une décision qui vient renforcer l'opération communément appelée "la chasse aux sachets" lancée depuis deux ans par le ministère de l’Environnement pour dépolluer le pays. Dans tout le Rwanda, la police barre les grands axes et fouille à l'improviste les voyageurs, confisquant tous les sacs en plastique sans égard pour les marchandises et leurs malheureux propriétaires. "Ceux qui nous empêchent d'utiliser ces sacs devraient nous trouver d’autres alternatives", se plaint un villageois, très amer, contraint de vider sur la route son sac plein de haricots.

Le gouvernement conseille d’utiliser des paniers traditionnels ou des sacs artisanaux fabriqués avec des écorces ou des feuilles de bananiers. "Les produits finis de notre art sont très recherchés ailleurs. Nous devons les utiliser au lieu de recourir à ces polluants persistants", affirme un agent du ministère des Terres, de l’environnement, des forêts, de l’eau et des ressources naturelles. Mais la population n'est guère satisfaite, car ces contenants sont souvent très chers, très fragiles et peu souples. "Auparavant, je pouvais utiliser un sac en plastique de 100 Frw (0,20 $) pendant deux mois et le transporter en mains même plein. Mais celui fabriqué en écorces de bananiers de 500 frw (1 $) ne dure pas un mois", témoigne une villageoise de Runda, province du Sud. En outre, actuellement ces sacs et paniers ne sont pas produits en quantités suffisantes pour répondre aux besoins. Les associations de tresseuses de paniers et de sacs locaux qui naissent un peu partout en fixent les prix à leur guise.

Prendre son panier pour aller au marché

Les gens n'ont, de toutes façons, pas le choix, car à l’heure actuelle, personne n’a le droit d'importer, d'étaler dans son échoppe ou au marché et de vendre des sacs en plastique. Les Rwandais s’habituent donc, petit à petit, à aller au marché avec de gros sacs ou des paniers que les paysannes se plaignent de devoir porter à l'aller comme au retour, au lieu de partir les mains vides et d'acheter le sac sur place. On trouve bien des sachets en papier, mais ils sont peu utilisés, car très fragiles, presque à usage unique et coûtent aussi cher que le sachet plastique qui durait un mois. Transporter des marchandises et les conserver devient un casse-tête pour tous. "On ne sait pas emballer ou conserver le pain dans un papier carton. Il est vite pourri", se plaint un pâtissier de Kigali.

"Entre la pollution de notre planète et le difficile transport, le choix est clair", estime en revanche cet agent du ministère de l'Environnement. "Ces plastiques handicapent la collecte et l’assainissement par le sol des eaux pluviales et des eaux usées d’une part ; notre société n’est pas encore en mesure de gérer ses déchets", explique un agent de REMA (Rwanda Environment Management Authority). Mais les sacs prohibés ne sont pas les seuls responsables de la pollution : flacons de médicaments, bouteilles en plastique, emballages perdus, jonchent le sol par endroits. Tous ces déchets, ramassés il y a plus d’une année, n’ont pas encore été détruits. Leur incinération ou leur enfouissement doivent être réglementés par un arrêté du ministre de l'Environnement qui n'a pas encore été pris. En attendant, pas question de les laisser traîner dans la nature sans autorisation, l'amende encourue va d’un million à cinq millions de francs rwandais (soit 2 000 à 10 000 $). Gare à ceux qui brûlent des ordures ménagères, des pneumatiques ou des plastiques, cela peut leur coûter de 10 000 à 50 000 Frw (100 à 500 $) d'amende !

ENCADRE

Haro sur les sacs en plastique : une lutte mondiale

L'Afrique du Sud a été le premier pays d'Afrique à interdire les sacs en plastique les plus fins, ceux qu'on jette dès la première utilisation et à imposer une taxe sur les autres emballages faisant chuter rapidement de 80 % la quantité de sacs utilisés.

En Rd Congo, c'est la ville de Lubumbashi qui fait figure de pionnière pour avoir interdit l'usage des sacs en plastique en zone urbaine. A Kinshasa, ce même projet n'a finalement pas eu de suites.

Un peu partout dans le monde, la chasse à ces sacs, issus de sous-produits du pétrole qui mettent des années à se décomposer, est ouverte. C'est en Irlande qu'ils ont été bannis les premiers. En France, ils ont commencé à disparaître des supermarchés et devraient être totalement supprimés en 2010. Ils vont être remplacés par des sacs en plastique biodégradables à base de pommes de terre ou d'amidon de maïs déjà utilisés dans certains magasins. M-A L
Syfia Grands Lacs - Il y a 19 heuresL'équipe de Syfia Grands Lacs est heureuse d'accueillir les lecteurs sur ce tout nouveau site où seront accessibles d'ici peu tous les articles produits ...
Syfia Grands Lacs - 28 sep 2006L'équipe de Syfia Grands Lacs est heureuse d'accueillir les lecteurs sur ce tout nouveau site où seront accessibles d'ici peu tous les articles produits ...

Thursday, September 28, 2006

Abaturage bo mu Rwanda Ntibishimiye ko Insina Zabo Zizatemwa





Abaturage b’i Muhanga Ntibishimiye ko Insina Zabo Zizatemwa
Jeanne D'Arc Umwana Muhanga28/09/2006

Abaturage batuye akarere ka Muhanga, mu Ntara y’Amajyepfo, baribaza koko niba ku wa gatandatu tariki ya 30 Nzeri 2006, hazaba igikorwa cyo kubatemera insina mu muganda rusange, mu rwego rwo kurushaho kugira umujyi wabo mwiza.

Ijwi ry’Amerika ryanyarukiye mu karere ka Muhanga kureba uko ibintu bimeze. Abaturage, barimo uwitwa Mukeshimana, badutangarije ko bategereje ko icyemezo cyo gutema insina kizashyirwa mu bikorwa mu muganda ngarukakwezi uzaba ku wa gatandatu tariki ya 30 Nzeri 2006. Ati : “Nt kundi twabigira niba koko bazazitema”.

Ikigaragara ni uko abaturage batishimiye na gato icyo cyemezo. Uwitwa Uwitije yatubwiye ko abona nta mbogamizi insina zitera ku isura y’umujyi, ko hari hakwiye uburyo bwo kuwusukura ariko batabangamiye abaturage.

Umuyobozi w’akarere ka Muhanga, Bwana Hategeka Augustin, yadutangarije ko koko igikorwa cyo kuvana insina mu mujyi kizakorwa, hakurikijwe igishushanyo mbonera cy’umujyi wa Muhanga, ariko ko kizakorwa undi munsi atari ku wa gatandatu, tariki ya 30 Nzeri 2006, nk’uko abaturagae babyishyizemo. Ngo kuri iriya tariki ahubwo ngo bazacukura imyobo yo guteramo ibiti.

Twababwira ko insina nizitemwa bizakorwa gusa mu mujyi wa Muhanga, ahandi mu giturage zitazakorwaho.

Ibihwihwiswa au Vatican: Mgr Emmanuel Milingo persiste et signe


Mgr Emmanuel Milingo, archevêque zambien excommunié, à Washington le 27 septembre 2006

FAIS L'AMOUR, PAS LA GUERRE, et PAIS MES BREBIS.

Mgr Milingo, archevêque zambien excommunié, défend le mariage des prêtres

WASHINGTON (AFP) - 27/09/2006 22h23 - Mgr Emmanuel Milingo, archevêque zambien excommunié mardi de l'Eglise catholique pour avoir ordonné quatre évêques mariés, a dénoncé mercredi à Washington l'obligation de célibat des prêtres.

"Nous avons un seul et unique objectif, la restauration d'un clergé marié dans l'Eglise catholique occidentale", a déclaré Mgr Milingo, 76 ans, dans un communiqué distribué lors d'une conférence de presse, en insistant sur la pénurie de prêtres.

"Nous avons presque 25.000 prêtres mariés aux Etats-Unis et 150.000 dans le monde qui ne sont pas appelés à servir dans cette Eglise médiévale qui impose le célibat", a-t-il dénoncé.

"L'âge moyen des curés est d'environ 74 ans et celui des religieux, hommes et femmes confondus, est de 68 ans. Dans vingt ans, il n'y aura presque plus de prêtres. Qui va prononcer les sacrements et l'Eucharistie aux gens?", s'interroge-t-il.

Le turbulent prélat africain, exorciste et marié à une adepte de la secte Moon que le Vatican a plusieurs fois tenté de rappeler à l'ordre, avait reçu la peine la plus sévère de l'Eglise, une excommunication automatique ("latae sententiae"), pour avoir ordonné un archevêque et trois évêques mariés.

Ces ordinations, qui ont eu lieu dimanche à Washington, sont illégales selon le droit canon. Dans l'Eglise catholique, les évêques sont nommés par le pape.

L'obligation du célibat est "une règle injuste (...) mais fréquente dans l'Eglise. Nous voulons encourager les gens à demander +des prêtres mariés maintenant+, ou ça ne changera pas", a ajouté de son côté Peter Paul Brennan, l'un des quatre nouveaux "évêques".

Mgr Milingo, placé sous surveillance par l'Eglise dans un village italien, s'était enfui il y a quelques mois, avant de réapparaître en juillet à Washington, aux côtés de son épouse, pour annoncer la création de l'association "Married priests now" (Des prêtres mariés maintenant).

Dans le cadre de cette association, il défend l'idée que "les prêtres devraient se marier pour pouvoir donnner un modèle de famille vertueuse dans la communauté religieuse et ainsi mieux communiquer avec les familles qu'ils servent".

Selon lui, "la vie de l'Eglise est en jeu" alors que "plus de 150.000 prêtres mariés" sont près à la servir. "Ils doivent être rappelés au sacerdoce immédiatement", estime-t-il.

Il a par ailleurs rappelé que les prêtres mariés "ont constitué la norme pendant douze siècles", et que "39 papes se sont mariés" au cours des premiers siècles de la chrétienté.

Face à la sévérité du Vatican, l'association de Mgr. Milingo espère sensibiliser la population dans son ensemble, en appellant également "les laïques à prendre conscience du besoin de prêtres mariés".

"Le mariage est un sacrement et une vocation plus honorable que le célibat. C'est une question de discernement pour l'Eglise dans son ensemble", juge-t-il.

Malgré ces divergences avec le dogme, Mgr. Milingo "continue d'être dévoué à l'unité de l'Eglise. Nous rappelons ceux qui ont été désavoués par l'Eglise et leur offrons chaleur et acceptation", a-t-il précisé.

Sunday, September 24, 2006

VATICAN vs ISLAM: La nouvelle guerre de religion?

La nouvelle guerre de religion

Pour la première fois, un pape condamne ouvertement la violence de l'islam. Une maladresse ou une prise de position vers le refus du fanatisme ?
Catherine Golliau

Une religieuse italienne assassinée en Somalie, des églises brûlées en Egypte, des islamistes qui propagent la rumeur d'un complot occidental contre l'islam... Dix-huit mois après son arrivée à la tête de la chrétienté, le très érudit Benoît XVI a-t-il commis une maladresse en citant, dans son discours du 15 septembre à l'université de Ratisbonne, la phrase suivante : « Montre-moi ce que Mahomet a apporté de neuf. Tu ne trouveras que des choses mauvaises... » ? Ce texte n'est pas du pape lui-même : il est extrait de la controverse qui, en 1391, à Ankara, a opposé l'empereur byzantin Manuel II Paléologue à un lettré musulman. « Dieu n'aime pas le sang, assure le basileus à son interlocuteur. Ne pas agir selon la raison est contraire à la nature de dieu. » Pour Benoît XVI, cette citation visait à mettre en scène dans son discours l'importance de la raison dans la religion chrétienne. Pour les musulmans que ce texte a choqués, le pape a surtout voulu dénigrer ­l'islam.

Depuis, de la Malaisie au Maroc, c'est un psychodrame. Le pape est assimilé à George W. Bush et au « complot sioniste ». Et les médias s'en donnent à coeur joie en évoquant déjà une nouvelle croisade. Résultat ? Benoît XVI, chef de l'Eglise catholique, a dû exprimer platement ses regrets urbi et orbi, le 17 septembre, lors de son habituel discours de l'Angélus. Et, pour calmer le jeu, le Vatican vient de dépêcher ses nonces aux quatre coins du monde musulman pour expliquer la position du souverain pontife aux autorités religieuses et politiques. Le christianisme fustigé par l'islam, triste résultat pour un pape qui voulait prôner l'alliance de la foi et de la raison. Mais les deux sont-elles vraiment ­compatibles ?

De saint Augustin à saint Thomas d'Aquin en passant par le musulman Averroès ou le juif Maimonide, cette question a tourmenté pendant des siècles les plus grands esprits. Dieu peut-il être passé au crible de la raison ? Telle était la question. L'islam et le christianisme lui apportèrent des réponses très différentes. Enraciné dans la culture hellénistique, le christianisme reconnaît très tôt l'importance de la raison, dont il fait le support de la foi. Au XIIIe siècle, saint Thomas d'Aquin démontre ainsi que la lumière de la raison et celle de la foi viennent toutes deux de Dieu et ne peuvent donc se contredire. Mieux, la foi ne craint pas la raison, elle la recherche et elle la perfectionne. Joli programme qui n'empêchera pas Luther d'écrire, trois siècles plus tard, que « la raison est la putain du diable », mais qui demeure aujourd'hui le postulat de l'Eglise catholique. Il s'exprime avec force en 1998 sous Jean-Paul II, dans l'Encyclique « Fides et Ratio », et c'est ce même postulat que défend depuis toujours le pape Benoît XVI.

Mais, depuis Voltaire et Diderot, l'homme s'est dégagé du carcan de la religion. Emmanuel Kant a démontré dans la « Critique de la raison pure » que seule la raison est savoir. La foi n'est qu'espérance. Dieu existe, certes, mais comme croyance, pas comme vérité. « Les religions sont comme les vers luisants : pour briller, il leur faut de l'obscurité », écrira Arthur Schopenhauer. La religion devient synonyme de superstition et d'obscurantisme, ce mot inventé par les Lumières pour stigmatiser les tenants de l'Ancien régime : les nobles et les prêtres. « La modernité occidentale s'est construite contre la foi », regrette « Fides et Ratio ». Et le christianisme en son ensemble en paie aujourd'hui le prix. S'il se développe dans les pays du tiers-monde, souvent d'ailleurs aux dépens de l'islam, la première religion du monde (plus de 2 milliards de fidèles) s'étiole en Europe. Et des livres comme le « Da Vinci Code » remettent en question avec succès ses dogmes les plus sacrés : la Crucifixion et la Résurrection.

En islam, la situation est toute différente. L'intégrisme que l'on déplore aujourd'hui se nourrit d'une lecture littérale des textes sacrés et se développe autant sur le terreau de l'ignorance que sur les frustrations liées à la colonisation et au déclin économique et politique. Il est plus le fruit d'un complexe d'infériorité que la conséquence directe de la religion elle-même. Certes, parce que le Coran est pour les musulmans directement dicté par Dieu, il a toujours été plus important pour les théologiens de défendre la tradition que d'explorer au moyen de la raison le mystère divin. Au IXe siècle, pourtant, des philosophes musulmans nourris d'Aristote - Al-Kindi, al-Farabi, Avicenne, Averroès - ont tenté de concilier raison, révélation et prophétisme. S'ils n'ont pas réussi à faire souche dans leur propre culture, l'Occident leur doit une relecture de Platon et surtout d'Aristote qui influera durablement sur la pensée du Moyen Age.

Benoît XVI commet donc une inexactitude à Ratisbonne en présentant le christianisme comme la seule religion héritière de la pensée grecque : saint Thomas d'Aquin est aussi le fils d'Averroès. Les relations entre les deux religions s'organisent d'ailleurs dans les deux sens. Au XIXe siècle, du fait de la colonisation, les plus brillants intellectuels musulmans cherchent à tirer parti de la découverte des sciences et des techniques occidentales. Le « salaf », qui évoque aujourd'hui pour les occidentaux l'un des courants les plus intégristes de l'islam, a d'abord cherché, en s'inspirant du protestantisme, à revenir à l'esprit de l'islam, non à sa lettre.

Mais aujourd'hui ? Sur les chaînes de télévision satellitaires, les oulémas égyptiens interdisent de faire l'amour nu, sous peine de rompre les liens du mariage... Et le Vatican forme en hâte des exorcistes pour répondre à la demande de fidèles convaincus d'être harcelés par le diable. Toutes les religions sont confrontées à la montée de l'irrationnel et à ses excès. « Quand il n'y a plus de symbolique en référence, on a besoin d'inculpation, au lieu de rationaliser, on retourne au religieux, au magique, c'est-à-dire à la sorcellerie, aux bûchers, aux lynchages », écrit ainsi Régis Debray (le Monde des religions, mars-avril 2006). Pourtant, en attaquant la violence de l'islam (pour lequel, dit-on, il n'a jamais eu beaucoup d'attirance, lire page XX), Benoît XVI le subtil parle moins aux musulmans et aux obscurantistes de tout acabit qu'aux rationalistes qui refusent le fait religieux. « Une raison qui est sourde face au divin et repousse la religion au niveau des sous-cultures est incapable de s'insérer dans le dialogue des cultures », assure-t-il. Il en est convaincu : pour vaincre la folie du fanatisme, il faut se nourrir d'une foi raisonnable. Mais sa conception de la raison demeure celle du Moyen Age : l'esprit critique est là pour approfondir les dogmes, pas pour les critiquer. Or si ce sont des foules musulmanes qui brûlent des ambassades après la publication en Europe de caricatures de Mahomet, ce sont des chrétiens qui, aux Etats-Unis, tuent des médecins parce qu'ils pratiquent (légalement) des avortements. Au nom de la vie et de Dieu. Aux Etats-Unis, encore, presque la majorité des Américains pensent que l'homme et la femme ont été créés instantanément. Et l'obscurantisme peut être lui aussi rationnel. C'est au nom de la science que les créationnistes américains prétendent que Dieu a créé le monde selon le récit de la Genèse. « En revenant sur le devant de la scène, les religions traditionnelles ont absorbé le discours de la raison et du progrès et se sont modifiées », remarque Jean-François Colosimo, théologien orthodoxe et éditeur, auteur de « Dieu est américain » (Fayard, 2006). Rigide sur ses dogmes, l'Eglise de Benoît XVI ne peut pas se contenter de dénoncer la violence de l'adversaire. Elle doit elle aussi laisser sa liberté à la raison
« Christianisme et Islam parlent de la raison, mais pas de la même façon »

Le Point : Croire en un Dieu transcendant est-il compatible avec la raison ?

Rémi Brague : « Transcendant » ? Cela veut dire : ce qui va au-delà. Depuis Platon, le mot désigne ce qui se refuse à notre connaissance. Mais l'expérience de la transcendance, nous la faisons tous les jours : toute personne, parce qu'elle est libre, est un mystère insondable. Il y a un seul moyen de la connaître, c'est le langage : il faut lui faire confiance et la laisser s'expliquer elle-même. Un Dieu transcendant, dans le christianisme, cela veut dire : on ne le connaît pas comme un objet, mais comme une personne.

« Raison » ? En science, c'est la méthode qui calcule les lois auxquelles un objet est soumis. Dieu est inaccessible à cette raison-là. Mais toute personne l'est aussi. Raison, cela veut dire aussi les règles morales qui nous permettent de respecter la liberté des personnes, à commencer par la nôtre. C'est dans cette raison que Dieu parle. Chez Chesterton, le père Brown dit : « seule l'Eglise est rationaliste, elle seule dit que Dieu même est soumis à la raison. »

Le christianisme accepte-t-il mieux le principe de la raison que l'islam ?

Les deux religions parlent de la raison, mais pas de la même façon. Le Coran demande d'user de sa raison pour reconnaître l'action de Dieu et comprendre qu'il faut lui obéir. L'islam a eu des penseurs rationalistes. Et il accuse souvent le christianisme d'être irrationnel : la Trinité, c'est adorer trois dieux ; l'incarnation, c'est prendre un homme pour Dieu. L'islam, lui, n'apporte rien que de très plausible : un seul Dieu, qui, s'il parle aux hommes, reste dans son ciel. Argument qu'on peut d'ailleurs retourner en demandant si le prophète est utile. En a-t-on besoin pour savoir que Dieu est un et qu'il favorise les honnêtes gens ? Le pharaon Akhenaton ou Aristote le disaient déjà. Et est-ce la raison qui croit que le Coran vient de Dieu ?

Pour le christianisme, Dieu est un, parce qu'il s'unit à soi-même dans l'amour (Trinité) ; ce Dieu ne dicte pas sa volonté à ses créatures, il veut les faire entrer dans sa propre vie. Il leur dit qui il est en nouant une alliance avec son peuple. Pour le christianisme, elle va jusqu'à l'union des deux partenaires en une seule personne (Incarnation). Saint Jean appelle celui qui s'est fait homme le Logos. On traduit « Verbe ». On peut aussi traduire « raison ». C'est en lui que tout a été créé : le monde, avec son sens, et l'homme, avec sa raison et la liberté qu'il a de l'exercer
Propos recueillis par Catherine Golliau

L'homme par qui le scandale arrive

Cité par Benoît XVI six siècles après sa mort, Manuel II Paléologue est l'homme par qui le scandale arrive. Il fut empereur de Byzance de 1391 à 1425. Son père, Jean V, s'était converti de l'orthodoxie au catholicisme afin d'obtenir le soutien de Rome. Car, en ces temps difficiles, l'empire romain d'Orient, fondé mille ans plus tôt par Constantin, était harcelé par les Ottomans et se limitait à Constantinople et quelques territoires de périphérie.

Bel homme vêtu de pourpre et d'or, théologien, humaniste et homme de culture, tel apparaît Manuel II, qui vécut donc une longue partie de son règne assiégé dans son palais par les forces musulmanes. Il entreprit un grand voyage en Occident - Rome, Venise, Paris, Londres - pour demander de l'aide. Partout il fut reçu avec les honneurs dus à son rang. Mais l'Occident divisé ne sut pas se mettre d'accord pour sauver l'Empire byzantin des Ottomans. Et Constantinople tomba le 29 mai 1453

le point 21/09/06 - N°1775 - Page 50 - 2083 mots

http://www.lepoint.fr/monde/document.html?did=183438

Lire aussi :

Benoit XVI - Un incendie volontaire
Benoit XVI - Dans les pas de Ratzinger
Interview - Abdelwahab Meddeb, Ian Buruma et Tariq Ramadan

Vatican: Le discours du Pape Benoit XVI - Munich, Altotting et Ratisbonne

VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE BENOÎT XVI À MUNICH, ALTÖTTING ET RATISBONNE (9-14 SEPTEMBRE 2006)

RENCONTRE AVEC LES REPRÉSENTANTS DU MONDE SCIENTIFIQUE
DISCOURS DU SAINT-PÈRE

Grand Amphithéâtre de l'Université de RatisbonneMardi 12 septembre 2006

Foi, Raison et Université: souvenirs et réflexions

Eminences, Messieurs les Recteurs, Excellences, Mesdames, Messieurs!

C'est pour moi un moment de grande émotion de me trouver une nouvelle fois dans cette université et de pouvoir une nouvelle fois prononcer une leçon. Dans le même temps, mes pensées se tournent vers les années où, après une belle période auprès de l'Institut supérieur de Freising, je commençai mon activité d'enseignant académique à l'Université de Bonn. C'était encore - en 1959 - l'époque de l'ancienne Université des professeurs ordinaires. Pour chacune des chaires, il n'existait ni assistants, ni dactylographes, mais en revanche il y avait un contact très direct avec les étudiants et surtout aussi entre les professeurs. L'on se rencontrait avant et après la leçon dans les salles des professeurs. Les contacts avec les historiens, les philosophes, les philologues, et naturellement aussi entre les deux facultés de théologie étaient très étroits. Une fois par semestre, il y avait ce que l'on appelait le dies academicus, où les professeurs de toutes les facultés se présentaient devant les étudiants de toute l'Université, rendant ainsi possible une expérience d'universitas - une chose à laquelle vous aussi, Monsieur le Recteur, vous avez fait allusion il y a peu - c'est-à-dire l'expérience du fait que nous tous, malgré toutes les spécialisations, qui parfois nous rendent incapables de communiquer entre nous, formons un tout et nous travaillons dans le tout de l'unique raison dans ses diverses dimensions, en ayant ainsi ensemble également une responsabilité commune à l'égard du juste usage de la raison - ce phénomène devenait une expérience vécue. Sans aucun doute, l'Université était également fière de ses deux facultés de théologie. Il était clair qu'elles aussi, en s'interrogeant sur la dimension raisonnable de la foi, accomplissaient un travail qui nécessairement fait partie du "tout" de l'universitas scientiarum, même si tous pouvaient ne pas partager la foi, dont la relation avec la raison commune est l'objet du travail des théologiens. Cette cohésion intérieure dans l'univers de la raison ne fut pas même dérangée lorsqu'un jour, la nouvelle circula que l'un de nos collègues avait affirmé qu'il y avait un fait étrange dans notre Université: deux facultés qui s'occupaient de quelque chose qui n'existait pas - de Dieu. Même face à un scepticisme aussi radical, il demeure nécessaire et raisonnable de s'interroger sur Dieu au moyen de la raison et cela doit être fait dans le contexte de la tradition de la foi chrétienne: il s'agissait là d'une conviction incontestée, dans toute l'Université.

Tout cela me revint en mémoire récemment à la lecture de l'édition publiée par le professeur Theodore Khoury (Münster) d'une partie du dialogue que le docte empereur byzantin Manuel II Paléologue, peut-être au cours de ses quartiers d'hiver en 1391 à Ankara, entretint avec un Persan cultivé sur le christianisme et l'islam et sur la vérité de chacun d'eux. L'on présume que l'Empereur lui-même annota ce dialogue au cours du siège de Constantinople entre 1394 et 1402; cela explique que ses raisonnements soient rapportés de manière beaucoup plus détaillée que ceux de son interlocuteur persan. Le dialogue porte sur toute l'étendue de la dimension des structures de la foi contenues dans la Bible et dans le Coran et s'arrête notamment sur l'image de Dieu et de l'homme, mais nécessairement aussi toujours à nouveau sur la relation entre - comme l'on disait - les trois "Lois" ou trois "ordres de vie": l'Ancien Testament - le Nouveau Testament - le Coran. Je n'entends pas parler à présent de cela dans cette leçon; je voudrais seulement aborder un sujet - assez marginal dans la structure de l'ensemble du dialogue - qui, dans le contexte du thème "foi et raison", m'a fasciné et servira de point de départ à mes réflexions sur ce thème.

Dans le septième entretien (διάλεξις - controverse) édité par le professeur Khoury, l'empereur aborde le thème du djihad, de la guerre sainte. Assurément, l'empereur savait que dans la sourate 2, 256 on peut lire: "Pas de contraintes en matière de foi". C'est l'une des sourates de la période initiale, disent les spécialistes, lorsque Mahomet lui-même n'avait encore aucun pouvoir et était menacé. Mais, naturellement, l'empereur connaissait aussi les dispositions, développées par la suite et fixées dans le Coran, à propos de la guerre sainte. Sans s'arrêter sur les détails, tels que la différence de traitement entre ceux qui possèdent le "Livre" et les "incrédules", l'empereur, avec une rudesse assez surprenante qui nous étonne, s'adresse à son interlocuteur simplement avec la question centrale sur la relation entre religion et violence en général, en disant: "Montre-moi donc ce que Mahomet a apporté de nouveau, et tu y trouveras seulement des choses mauvaises et inhumaines, comme son mandat de diffuser par l'épée la foi qu'il prêchait". L'empereur après s'être prononcé de manière si peu amène, explique ensuite minutieusement les raisons pour lesquelles la diffusion de la foi à travers la violence est une chose déraisonnable. La violence est en opposition avec la nature de Dieu et la nature de l'âme. "Dieu n'apprécie pas le sang - dit-il -, ne pas agir selon la raison, "σὺν λόγω", est contraire à la nature de Dieu. La foi est le fruit de l'âme, non du corps. Celui, par conséquent, qui veut conduire quelqu'un à la foi a besoin de la capacité de bien parler et de raisonner correctement, et non de la violence et de la menace... Pour convaincre une âme raisonnable, il n'est pas besoin de disposer ni de son bras, ni d'instrument pour frapper, ni de quelqu'autre moyen que ce soit avec lequel on pourrait menacer une personne de mort...".

L'affirmation décisive dans cette argumentation contre la conversion au moyen de la violence est: ne pas agir selon la raison est contraire à la nature de Dieu. Le philologue Théodore Khoury commente ainsi: pour l'empereur, un Byzantin qui a grandi dans la philosophie grecque, cette affirmation est évidente. Pour la doctrine musulmane, en revanche, Dieu est absolument transcendant. Sa volonté n'est liée à aucune de nos catégories, fût-ce celle du raisonnable. Dans ce contexte, Khoury cite une oeuvre du célèbre islamologue français R. Arnaldez, qui explique que Ibn Hazn va jusqu'à déclarer que Dieu ne serait pas même lié par sa propre parole et que rien ne l'obligerait à nous révéler la vérité. Si cela était sa volonté, l'homme devrait même pratiquer l'idolâtrie.

Ici s'ouvre, dans la compréhension de Dieu et donc de la réalisation concrète de la religion, un dilemme qui aujourd'hui nous met au défi de manière très directe. La conviction qu'agir contre la raison serait en contradiction avec la nature de Dieu, est-ce seulement une manière de penser grecque ou vaut-elle toujours et en soi? Je pense qu'ici se manifeste la profonde concordance entre ce qui est grec dans le meilleur sens du terme et ce qu'est la foi en Dieu sur le fondement de la Bible. En modifiant le premier verset du Livre de la Genèse, le premier verset de toute l'Ecriture Sainte, Jean a débuté le prologue de son Evangile par les paroles: "Au commencement était le λόγος". Telle est exactement le mot qu'utilise l'empereur: Dieu agit "σὺν λόγω", avec logos. Logos signifie à la fois raison et parole - une raison qui est créatrice et capable de se transmettre mais, précisément, en tant que raison. Jean nous a ainsi fait le don de la parole ultime sur le concept biblique de Dieu, la parole dans laquelle toutes les voies souvent difficiles et tortueuses de la foi biblique aboutissent, trouvent leur synthèse. Au commencement était le logos, et le logos est Dieu, nous dit l'Evangéliste. La rencontre entre le message biblique et la pensée grecque n'était pas un simple hasard. La vision de saint Paul, devant lequel s'étaient fermées les routes de l'Asie et qui, en rêve, vit un Macédonien et entendit son appel: "Passe en Macédoine, viens à notre secours!" (cf. Ac 16, 6-10) - cette vision peut être interprétée comme un "raccourci" de la nécessité intrinsèque d'un rapprochement entre la foi biblique et la manière grecque de s'interroger.

En réalité, ce rapprochement avait déjà commencé depuis très longtemps. Déjà, le nom mystérieux du Dieu du buisson ardent, qui éloigne l'homme de l'ensemble des divinités portant de multiples noms en affirmant uniquement son "Je suis", son être, est, vis-à-vis du mythe, une contestation avec laquelle la tentative de Socrate de vaincre et de dépasser le mythe lui-même entretient une profonde analogie. Le processus qui a commencé auprès du buisson atteint, dans l'Ancien Testament, une nouvelle maturité pendant l'exil, lorsque le Dieu d'Israël, à présent privé de sa terre et du culte, s'annonce comme le Dieu du ciel et de la terre, en se présentant à travers une simple formule qui prolonge la parole du buisson: "Je suis". Cette nouvelle connaissance de Dieu va de pair avec une sorte de philosophie des lumières, qui s'exprime de manière drastique dans la dérision des divinités qui ne seraient que l'oeuvre de la main de l'homme (cf. Ps 115). Ainsi, malgré toute la dureté du désaccord avec les souverains grecs, qui voulaient obtenir par la force l'adaptation au style de vie grec et à leur culte idolâtre, la foi biblique allait intérieurement, pendant l'époque hellénistique, au-devant du meilleur de la pensée grecque, jusqu'à un contact mutuel qui s'est ensuite réalisé en particulier dans la littérature sapientielle tardive. Aujourd'hui, nous savons que la traduction grecque de l'Ancien Testament réalisée à Alexandrie - la "Septante" - est plus qu'une simple (un mot qu'on pourrait presque entendre de façon assez négative) traduction du texte hébreu: c'est en effet un témoignage textuel, qui a une valeur en lui-même, et une étape spécifique importante de l'histoire de la Révélation, à travers laquelle s'est réalisée cette rencontre d'une manière qui a eu une signification décisive pour la naissance du christianisme et sa diffusion. Fondamentalement, il s'agit d'une rencontre entre la foi et la raison, entre l'authentique philosophie des lumières et la religion. En partant véritablement de la nature intime de la foi chrétienne et, dans le même temps, de la nature de la pensée grecque qui ne faisait désormais plus qu'un avec la foi, Manuel II pouvait dire: Ne pas agir "avec le logos" est contraire à la nature de Dieu.

Par honnêteté, il faut remarquer ici que, à la fin du Moyen Age, se sont développées dans la théologie, des tendances qui rompaient cette synthèse entre esprit grec et esprit chrétien. En opposition avec ce que l'on a appelé l'intellectualisme augustinien et thomiste débuta avec Duns Scot une situation volontariste qui, en fin de compte, dans ses développements successifs, conduisit à l'affirmation que nous ne connaîtrions de Dieu que la voluntas ordinata. Au-delà de celle-ci, il existerait la liberté de Dieu, en vertu de laquelle il aurait pu créer et faire tout aussi bien le contraire de tout ce qu'il a effectivement fait. Ici se profilent des positions qui, sans aucun doute, peuvent s'approcher de celles de Ibn Hazn, et pourraient conduire jusqu'à l'image d'un Dieu-Arbitraire, qui n'est pas même lié par la vérité et par le bien. La transcendance et la diversité de Dieu sont accentuées avec une telle exagération que même notre raison, notre sens du vrai et du bien ne sont plus un véritable miroir de Dieu, dont les possibilités abyssales demeurent pour nous éternellement hors d'atteinte et cachées derrière ses décisions effectives. En opposition à cela, la foi de l'Eglise s'est toujours tenue à la conviction qu'entre Dieu et nous, entre son Esprit créateur éternel et notre raison créée, il existe une vraie analogie dans laquelle - comme le dit le IV Concile du Latran en 1215 - les dissemblances sont certes assurément plus grandes que les ressemblances, mais toutefois pas au point d'abolir l'analogie et son langage. Dieu ne devient pas plus divin du fait que nous le repoussons loin de nous dans un pur et impénétrable volontarisme, mais le Dieu véritablement divin est ce Dieu qui s'est montré comme logos et qui, comme logos, a agi et continue d'agir plein d'amour en notre faveur. Bien sûr, l'amour, comme le dit Paul, "dépasse" la connaissance et c'est pour cette raison qu'il est capable de percevoir davantage que la simple pensée (cf. Ep 3, 19), mais il demeure l'amour du Dieu-Logos, pour lequel le culte chrétien est, comme le dit encore Paul "λογικη" - un culte qui s'accorde avec le Verbe éternel et avec notre raison (cf. Rm 12, 1).

Le rapprochement intérieur mutuel évoqué ici, qui a eu lieu entre la foi biblique et l'interrogation sur le plan philosophique de la pensée grecque, est un fait d'une importance décisive non seulement du point de vue de l'histoire des religions, mais également de celui de l'histoire universelle - un fait qui nous crée des obligations aujourd'hui encore. En tenant compte de cette rencontre, il n'est pas surprenant que le christianisme, malgré son origine et quelques développements importants en Orient, ait en fin de compte trouvé son empreinte décisive d'un point de vue historique en Europe. Nous pouvons l'exprimer également dans l'autre sens: cette rencontre, à laquelle vient également s'ajouter par la suite le patrimoine de Rome, a créé l'Europe et demeure le fondement de ce que l'on peut à juste titre appeler l'Europe.

A la thèse selon laquelle le patrimoine grec, purifié de façon critique, ferait partie intégrante de la foi chrétienne, s'oppose l'exigence de déshellénisation du christianisme - une exigence qui, depuis le début de l'époque moderne, domine de manière croissante la recherche théologique. Vu de plus près, on peut observer trois époques dans le programme de la déshellénisation: même si elles sont reliées entre elles, elles sont toutefois, dans leurs motivations et dans leurs objectifs, clairement distinctes l'une de l'autre.

La déshellénisation apparaît d'abord en liaison avec les postulats de la Réforme au XVI siècle. En considérant la tradition des écoles théologiques, les réformateurs se retrouvent face à une systématisation de la foi conditionnée totalement par la philosophie, c'est-à-dire face à une détermination de la foi venue de l'extérieur en vertu d'une manière de penser qui ne dérive pas de celle-ci. Ainsi, la foi n'apparaissait plus comme une parole historique vivante, mais comme un élément inséré dans la structure d'un système philosophique. Le sola Scriptura recherche en revanche la pure forme primordiale de la foi, telle que celle-ci est présente à l'origine dans le Parole biblique. La métaphysique apparaît comme un présupposé dérivant d'une autre source, dont il faut libérer la foi pour la faire redevenir totalement elle-même. Avec son affirmation d'avoir dû mettre de côté la pensée pour faire place à la foi, Kant a agi en se basant sur ce programme avec un radicalisme que les réformateurs ne pouvaient prévoir. Ainsi a-t-il ancré la foi exclusivement dans la raison pratique, en lui niant l'accès au tout de la réalité.

La théologie libérale du XIX et du XX siècle représenta une deuxième époque dans le programme de la déshellénisation: Adolf von Harnack est un éminent représentant de celle-ci. Pendant mes études, comme au cours des premières années de mon activité académique, ce programme était fortement à l'oeuvre également dans la théologie catholique. L'on prenait comme point de départ la distinction de Pascal entre les Dieu des philosophes et le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Dans la conférence que j'ai prononcée à Bonn, en 1959, j'ai essayé d'affronter cet argument, et je n'entends pas reprendre ici tout ce discours. Je voudrais toutefois tenter de mettre en lumière, ne serait-ce que brièvement, la nouveauté qui caractérisait cette deuxième époque de déshellénisation par rapport à la première. La réflexion centrale qui apparaît chez Harnack est le retour à Jésus simple homme et à son message simple, qui serait précédent à toutes les théologisations et, précisément, à toute hellénisation: ce serait ce message simple qui constituerait le véritable sommet du développement religieux de l'humanité. Jésus aurait abandonné le culte en faveur de la morale. En définitive, il est représenté comme le père d'un message moral humanitaire. L'objectif de Harnack est au fond de mettre le christianisme en harmonie avec la raison moderne, en le libérant, précisément, d'éléments apparemment philosophiques et théologiques comme, par exemple la foi dans la divinité du Christ et dans la Trinité de Dieu. En ce sens, l'exégèse historique et critique du Nouveau Testament, dans la vision qui est la sienne, replace la théologie au sein du système de l'Université: la théologie, selon Harnack, est quelque chose d'essentiellement historique et donc d'étroitement scientifique. Ce sur quoi elle enquête à propos de Jésus à travers la critique est, d'une certaine manière, l'expression de la raison pratique et, par conséquent, peut trouver sa place dans le système de l'Université. En arrière-plan, on trouve l'auto-limitation moderne de la raison, exprimée de manière classique dans les "critiques" de Kant, mais par la suite ultérieurement radicalisée par la pensée des sciences naturelles. Cette conception moderne de la raison se fonde, pour le dire brièvement, sur une synthèse entre platonisme (cartésianisme) et empirisme, que le progrès technique a confirmé. D'une part, on présuppose la structure mathématique de la matière, sa rationalité intrinsèque, pour ainsi dire, qui rend possible sa compréhension et son utilisation dans son efficacité opérative: ce présupposé de fond est en quelque sorte l'élément platonicien dans le concept moderne de la nature. D'autre part, on envisage la "faisabilité" fonctionnelle de la nature selon nos objectifs, où seule la possibilité de contrôler vérité et erreur à travers l'expérience fournit une certitude décisive. Le poids respectif de ces deux pôles peut, selon les circonstances, aller davantage d'un côté ou davantage de l'autre. Un penseur aussi étroitement positiviste que Jacques Monod a déclaré qu'il était un platonicien convaincu.

Cela comporte deux orientations fondamentales décisives en ce qui concerne notre question. Seul le type de certitude dérivant de la synergie des mathématiques et de l'empirique nous permet de parler de science. Ce qui prétend être science doit se confronter avec ce critère. Et ainsi, même les sciences qui concernent les questions humaines, comme l'histoire, la psychologie, la sociologie et la philosophie, cherchaient à se rapprocher de ce canon de la science. Pour nos réflexions est cependant aussi important le fait que la méthode comme telle exclut la question de Dieu, la faisant apparaître comme une question ascientifique ou préscientifique. Mais cela nous place devant une réduction du domaine de la science et de la raison, dont il faut tenir compte.

Je reviendrai encore sur ce thème. Pour le moment, il suffit d'avoir à l'esprit que, dans une tentative faite à la lumière de cette perspective pour conserver à la théologie le caractère de discipline "scientifique", il ne resterait du christianisme qu'un misérable fragment. Mais il nous faut aller plus loin: si la science n'est que cela dans son ensemble, alors c'est l'homme lui-même qui devient victime d'une réduction. Car les interrogations proprement humaines, c'est-à-dire celles qui concernent les questions sur "d'où" et "vers où", les interrogations de la religion et de l'ethos, ne peuvent alors pas trouver de place dans l'espace de la raison commune décrite par la "science" entendue de cette façon, et elles doivent être déplacées dans le domaine du subjectif. Le sujet décide, à partir de ses expériences, ce qui lui apparaît religieusement possible, et la "conscience" subjective devient, en définitive, la seule instance éthique. Cependant, l'ethos et la religion perdent ainsi leur force de créer une communauté et tombent dans le domaine de l'arbitraire personnel. C'est une situation dangereuse pour l'humanité: nous le constatons dans les pathologies menaçantes de la religion et de la raison - des pathologies qui doivent nécessairement éclater, lorsque la religion est réduite à un point tel que les questions de la religion et de l'ethos ne la regardent plus. Ce qui reste des tentatives pour construire une éthique en partant des règles de l'évolution, de la psychologie ou de la sociologie, est simplement insuffisant.

Avant de parvenir aux conclusions auxquelles tend tout ce raisonnement, je dois encore brièvement mentionner la troisième époque de la déshellénisation qui se diffuse actuellement. En considération de la rencontre avec la multiplicité des cultures, on aime dire aujourd'hui que la synthèse avec l'hellénisme, qui s'est accomplie dans l'Eglise antique, aurait été une première inculturation, qui ne devrait pas lier les autres cultures. Celles-ci devraient avoir le droit de revenir en arrière jusqu'au point qui précédait cette inculturation pour découvrir le simple message du Nouveau Testament et l'inculturer ensuite à nouveau dans leurs milieux respectifs. Cette thèse n'est pas complètement erronée; elle est toutefois grossière et imprécise. En effet, le Nouveau Testament a été écrit en langue grecque et contient en lui le contact avec l'esprit grec - un contact qui avait mûri dans le développement précédent de l'Ancien Testament. Il existe certainement des éléments dans le processus de formation de l'Eglise antique qui ne doivent pas être intégrés dans toutes les cultures. Mais les décisions de fond qui concernent précisément le rapport de la foi avec la recherche de la raison humaine, ces décisions de fond font partie de la foi elle-même et en sont les développements, conformes à sa nature.

Avec ceci, j'arrive à la conclusion. Cette tentative, uniquement dans les grandes lignes, de critique de la raison moderne de l'intérieur, n'inclut absolument pas l'idée que l'on doive retourner en arrière, avant le siècle des lumières, en rejetant les convictions de l'époque moderne. Ce qui dans le développement moderne de l'esprit est considéré comme valable est reconnu sans réserves: nous sommes tous reconnaissants pour les possibilités grandioses qu'il a ouvertes à l'homme et pour les progrès dans le domaine humain qui nous ont été donnés. Du reste, l'ethos de l'esprit scientifique est - vous l'avez mentionné, Monsieur le Recteur - la volonté d'obéissance à la vérité, et donc l'expression d'une attitude qui fait partie des décisions essentielles de l'esprit chrétien. L'intention n'est donc pas un recul, une critique négative; il s'agit en revanche d'un élargissement de notre concept de raison et de l'usage de celle-ci. Car malgré toute la joie éprouvée face aux possibilités de l'homme, nous voyons également les menaces qui apparaissent dans celles-ci et nous devons nous demander comment nous pouvons les dominer. Nous y réussissons seulement si la raison et la foi se retrouvent unies d'une manière nouvelle; si nous franchissons la limite autodécrétée par la raison à ce qui est vérifiable par l'expérience, et si nous ouvrons à nouveau à celle-ci toutes ses perspectives. C'est dans ce sens que la théologie, non seulement comme discipline historique, humaine et scientifique, mais comme véritable théologie, c'est-à-dire comme interrogation sur la raison de la foi, doit trouver sa place à l'Université et dans le vaste dialogue des sciences.

Ce n'est qu'ainsi que nous devenons également capables d'un véritable dialogue des cultures et des religions - un dialogue dont nous avons un besoin urgent. Dans le monde occidental domine largement l'opinion que seule la raison positiviste et les formes de philosophie qui en découlent sont universelles. Mais les cultures profondément religieuses du monde voient précisément dans cette exclusion du divin de l'universalité de la raison une attaque à leurs convictions les plus intimes. Une raison qui reste sourde face au divin et qui repousse la religion dans le domaine des sous-cultures est incapable de s'insérer dans le dialogue des cultures. Toutefois, la raison moderne propre aux sciences naturelles, avec son élément platonicien intrinsèque, contient en elle, comme j'ai cherché à le démontrer, une interrogation qui la transcende, ainsi que ses possibilités méthodologiques. Celle-ci doit simplement accepter la structure rationnelle de la matière et la correspondance entre notre esprit et les structures rationnelles en oeuvre dans la nature comme un fait donné, sur lequel se fonde son parcours méthodologique. Mais la question sur la raison de ce donné existe et doit être confiée par les sciences naturelles à d'autres niveaux et façons de penser - à la philosophie et à la théologie. Pour la philosophie et, de manière différente, pour la théologie, l'écoute des grandes expériences et des convictions des traditions religieuses de l'humanité, en particulier celle de la foi chrétienne, constitue une source de connaissance; la refuser signifierait une réduction inacceptable de notre capacité d'écoute et de notre capacité à répondre. Il me vient ici à l'esprit une parole de Socrate à Phédon. Dans les entretiens précédents, ils avaient traité de nombreuses opinions philosophiques erronées, et Socrate s'exclamait alors: "Il serait bien compréhensible que quelqu'un, en raison de l'irritation due à tant de choses erronées, se mette à haïr pour le reste de sa vie tout discours sur l'être et le dénigrât. Mais de cette façon, il perdrait la vérité de l'être et subirait un grand dommage".
Depuis très longtemps, l'occident est menacé par cette aversion contre les interrogations fondamentales de sa raison, et ainsi il ne peut subir qu'un grand dommage. Le courage de s'ouvrir à l'ampleur de la raison et non le refus de sa grandeur - voilà quel est le programme avec lequel une théologie engagée dans la réflexion sur la foi biblique entre dans le débat du temps présent. "Ne pas agir selon la raison, ne pas agir avec le logos, est contraire à la nature de Dieu" a dit Manuel II, partant de son image chrétienne de Dieu, à son interlocuteur persan. C'est à ce grand logos, à cette ampleur de la raison, que nous invitons nos interlocuteurs dans le dialogue des cultures. La retrouver nous-mêmes toujours à nouveau, est la grande tâche de l'Université.


© Copyright 2006 - Libreria Editrice Vaticana

ABIDJAN : le parti presidentiel defie la communaute internationale


Pascal Affi N'Guessan, président du parti présidentiel ivoirien, le Front populaire ivoirien (FPI), à Paris le 15 janvier 2003

ABIDJAN (AFP) - 23/09/2006 13h53 - Le parti présidentiel ivoirien, le Front populaire ivoirien (FPI), a maintenu la pression sur la communauté internationale vendredi en demandant la dissolution du Groupe de travail international (GTI) sur la Côte d'Ivoire et le départ des troupes françaises.

"Le FPI est profondément préoccupé par la division du pays qui perdure malgré toutes les concessions politiques faites par le chef de l'Etat Laurent Gbagbo", a déclaré le président du parti Pascal Affi N'Guessan en préambule d'une conférence de presse à Abidjan.

"Le FPI demande en conséquence la dissolution du GTI et le départ du pays de toutes les forces militaires françaises de l'Opération Licorne et du 43e BIMa", a poursuivi M. N'Guessan. "Le FPI demande que le médiateur de l'Union africaine (le président sud-africain Thabo Mbeki) soit pleinement et exclusivement chargé du règlement de la crise et soit l'unique interlocuteur du Conseil de sécurité de l'Onu et de la communauté internationale", a ajouté l'ancien Premier ministre ivoirien.

L'Onu a officiellement confirmé mercredi que les élections en Côte d'Ivoire ne pourraient avoir lieu le 31 octobre, comme cela était initialement prévu. Aucune nouvelle date n'a été fixée à ce jour. Le président sud-africain est attendu lundi à Abidjan pour une visite de travail d'une journée.

M. Gbagbo a, à plusieurs reprises ces derniers jours, stigmatisé l'échec de la communauté internationale à résoudre la crise dans son pays et a affirmé qu'il était désormais prêt à discuter "mais plus à négocier".

Créé en octobre 2005, le GTI comprend des représentants de l'Onu, de l'Union africaine (UA), de l'Union européenne (UE), de divers organismes internationaux ainsi que de l'Afrique du Sud, du Bénin, du Ghana, de Guinée, du Niger, du Nigeria, de la France, du Royaume Uni et des Etats-Unis.

"Le FPI appelle à la mobilisation des militants, les patriotes et démocrates de tous bords afin d'engager dès aujourd'hui avec vigueur et détermination la principale bataille, celle du départ de notre pays des forces armées françaises, forces d'exploitation, d'occupation et d'asservissement. La paix en Côte d'Ivoire est à ce prix", a ajouté Pascal Affi N'Guessan.

La force française Licorne en Côte d'Ivoire compte 4.000 soldats sous mandat onusien chargés de surveiller le cessez-le-feu entre les belligérants, en soutien aux 7.000 Casques bleus de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci). La France dispose également de la base militaire du 43e Bataillon d'Infanterie de Marine (BIMa), située à proximité de l'aéroport d'Abidjan et qui a été attaquée à plusieurs reprises par les partisans du président Gbagbo.

Vendredi, le chef d'état-major de l'Armée de terre française, le général Bruno Cuche a indiqué que Paris réfléchissait aux moyens de réduire le nombre de ses troupes déployées à l'étranger, mais qu'il n'y avait pas à l'heure actuelle de décision de réduction concernant la Côte d'Ivoire.
Enfin, le parti présidentiel a salué la décision du président Gbagbo de ne pas assister à la réunion internationale sur la Côte d'Ivoire mercredi au siège des Nations unies, qualifiant cette rencontre de "mascarade".

A l'issue de cette réunion, l'Onu, les acteurs et les médiateurs de la crise en Côte d'Ivoire ont laissé aux instances collectives africaines, au premier rang desquelles l'Union africaine, le soin de décider prochainement de l'avenir du processus de paix dans ce pays coupé en deux depuis quatre ans. Une réunion de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cédéao) est prévue début octobre.

Thursday, September 21, 2006

IBIHWIHWISWA i Beijing: Chine: Pekin ironise sur les critiques de l'Occident concernant les prêts aux pays africains


Le Premier ministre chinois Wen Jiabao (d) serre la main de la députée sud-africaine Phumzile Mlambo-Ngcuka au forum de coopération économique Chine-Afrique du Sud, le 22 juin 2006, au Cap

PEKIN (AFP) - 21/09/2006 14h24 - La Chine a ironisé jeudi sur les critiques occidentales au sujet de la multiplication des prêts chinois accordés aux pays africains, les qualifiant de sensationnelles.

"On exagère pour faire sensation, on a l'impression que la pauvreté dans ces pays est causée par la Chine", a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, lors d'un point-presse régulier.
La percée économique chinoise en Afrique s'accompagne d'une multiplication des prêts accordés par Pékin aux différents Etats du continent. Un phénomène qui inquiète les pays occidentaux, lesquels craignent que l'Afrique ne recommence à s'endetter lourdement, alors même qu'une grande partie de sa dette a été annulée l'an dernier par les principales institutions internationales.

Qin Gang a défendu la politique de son pays, affirmant que la Chine était "loin d'être riche et soutenait activement les pays africains pour lutter contre la pauvreté et les aider dans leur croissance économique".
Soulignant également que Pékin avait annulé des dettes de pays africains et avait accordé des tarifs préférentiels aux moins développés, il a relevé que les pays à faibles revenus avaient un besoin important de financement, notamment de prêts préférentiels.

"La clef est de s'assurer que ces prêts permettent la croissance économique des pays à faibles revenus afin de réduire la pauvreté", a déclaré le porte-parole du ministère.

"Nous essayons d'augmenter l'efficacité de l'utilisation des prêts d'une manière transparente, juste et équilibrée", a-t-il dit.

"Nos prêts préférentiels à d'autres pays en développement sont souvent utilisés pour renforcer les infrastructures et promouvoir une coopération mutuellement bénéfique entre les entreprises", a affirmé Qin Gang, soulignant que la Chine aidait également l'Afrique par une assistance technique en formant du personnel afin d'"obtenir un développement à long-terme et durable des nations africaines".

Wednesday, September 20, 2006

Genocide du Rwanda: La peine de Samuel Imanishimwe a été réduite de 27 années à 12 années de prison


Quant à l’ancien officier de l’armée, le Lt. Samuel Imanishimwe, qui avait été condamné à 27 ans de prison en première en instance, en 2004, la Cour a réduit sa peine à douze ans, les juges ayant annulé les charges de génocide et d’extermination qui avaient été retenues contre lui.Le juge Fausto Pocar a accordé à Imanishimwe le bénéfice du doute parce que le parquet n’a pu apporter des preuves suffisantes pour étayer ces charges. En revanche, la Cour a retenu les charges de torture et d’emprisonnement.


ARUSHA, TANZANIE, le 7 juillet 2006 (IRIN) - La Cour d’appel du tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a condamné vendredi un ancien maire rwandais à la prison à vie pour son rôle dans le génocide de 1994.


Le président du TPIR, Mohamed Shahabuddeen, a lu le verdict du procès en appel de Sylvestre Gacumbitsi qui avait été condamné en première instance à trente ans d’emprisonnement.


La Cour a indiqué que les déclarations de M. Gacumbitsi pendant le génocide étaient de nature à encourager les massacres et les viols de Tutsis." Elle a également souligné que M. Gacumbitsi avait personnellement supervisé des massacres à la paroisse de Nyarubuye, dans la province rwandaise de Kibungo, près de la frontière avec la Tanzanie.


Il s’était employé à séparer les Hutus des réfugiés tutsis afin que ces derniers soient massacrés.« Cette participation directe revient à un acte génocidaire », a conclu dans ses attendus le jury de cinq magistrats.Le représentant spécial du Rwanda auprès du tribunal, Alloys Mutabingwa, s’est dit satisfait de la décision de la Cour car, explique-t-il, les juges ont bien examiné tous les détails de ces crimes abominables commis par l’ancien maire rwandais.


Quant à l’ancien officier de l’armée, le Lt. Samuel Imanishimwe, qui avait été condamné à 27 ans de prison en première en instance, en 2004, la Cour a réduit sa peine à douze ans, les juges ayant annulé les charges de génocide et d’extermination qui avaient été retenues contre lui.Le juge Fausto Pocar a accordé à Imanishimwe le bénéfice du doute parce que le parquet n’a pu apporter des preuves suffisantes pour étayer ces charges. En revanche, la Cour a retenu les charges de torture et d’emprisonnement.


Depuis sa création en 1994, le TPIR a rendu 28 jugements, prononcé 25 condamnations et trois acquittements. Le Conseil de sécurité de l’ONU a fixé à décembre 2008 la fin de tous les procès en cours.

Genocide rwandais: le TPIR acquitte Andre Rwamakuba un ex-ministre du gouvernement


ARUSHA (AFP) - 20/09/2006 14h57 - Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) d'Arusha (Tanzanie), chargé de juger les principaux responsables présumés du génocide rwandais de 1994, a acquitté mercredi l'ex-ministre de l'Enseignement primaire et secondaire, André Rwamakuba.

"La chambre déclare à l'unanimité André Rwamakuba non coupable de tous les chefs de l'accusation et en conséquence, l'acquitte", a indiqué le juge président Dennis Byron, ajoutant: "la chambre ordonne sa mise en liberté immédiate".

Médecin de formation, M. Rwamakuba, 56 ans, ministre dans le gouvernement intérimaire en place pendant le génocide de 1994, répondait de génocide, complicité de génocide, extermination et assassinats.

Il était accusé d'avoir ordonné des massacres de Tutsis en 1994 dans sa commune natale de Gikomero, près de la capitale, et à l'hôpital universitaire de Butare (sud). Il lui était notamment reproché d'avoir, dans ce centre hospitalier, tué à la hache une femme tutsie et arraché les perfusions d'autres malades tutsis.

L'accusation avait requis la prison à vie. La défense avait plaidé l'acquittement. L'accusé, qui a boycotté son procès, n'était pas présent dans la salle pour le verdict.

A l'annonce du verdict, son avocat, le Britannique, David Hooper, est allé le chercher dans sa cellule.

Très ému après sept ans de détention, M. Rwamakuba s'est dit "ravi. Je n'ai pas de termes pour exprimer ce que je ressens à cet instant", a-t-il déclaré après avoir déjeuné avec son avocat dans un restaurant d'Arusha, ville tanzanienne où siège le TPIR.

Il a ensuite remercié les témoins de la défense, en particulier ceux venus du Rwanda. "C'est un signe que les gens peuvent venir dire la vérité sans peur. C'est un signe que les Rwandais peuvent vivre ensemble en paix", selon lui.

L'ex-ministre a également déclaré pardonner à "ceux qui ont inventé de fausses accusations" contre lui. "Je leur demande de cesser d'inventer des mensonges: ce sont ces délateurs qui constituent un obstacle à la réconciliation".

La chambre a relevé "des imprécisions, des incohérences et des contradictions" dans les dépositions des témoins à charge, selon le jugement. "Le procureur ne s'est pas acquitté de la charge de la preuve qui lui incombait", a commenté le juge Byron.

Il a ajouté, et c'est une première dans l'histoire du tribunal, que l'acquitté "aura la faculté de déposer une requête pour obtenir une réparation appropriée" pour violations de ses droits.
Le juge a notamment relevé que M. Rwamakuba était resté sans avocat pendant les premiers mois de sa détention.

Contrairement aux autres acquittés qui excluent toute possibilité de retourner au Rwanda tant que l'actuel régime est en place, M. Rwamakuba a dit envisager, mais pas dans l'immédiat, de rentrer à Kigali. Entretemps, le greffe du TPIR doit lui chercher un pays d'accueil.

Le TPIR a pour mandat de rechercher et juger les principaux responsables présumés du génocide de 1994 qui a fait, selon l'Onu, près de 800.000 tués, essentiellement des membres de l'ethnie tutsie.

Avec ce jugement, le TPIR a prononcé 26 condamnations et 5 acquittements.

IBIHWIHWISWA au Rwanda en ce mois de septembre 2006

Rwanda - Dernières Nouvelles

RWANDA: Un nouvel acquittement au TPIR
ARUSHA, le 20 septembre 2006 (IRIN) - Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a acquitté mercredi l’ancien ministre rwandais de l’Education nationale qui était poursuivi pour son présumé rôle dans le génocide de 1994. Lire l'article

RWANDA: Le coût social d'une politique de modernisation menée au détriment des pauvres
KIGALI, le 15 septembre 2006 (IRIN) - A Kigali, la capitale rwandaise, les nouveaux immeubles sortent de terre comme des champignons. Mais derrière cet étalage de modernité se cache une réalité moins joyeuse : des milliers habitants de quartiers pauvres expulsés de leur maison attendent toujours d’être relogés. Lire l'article

RWANDA: La Cour d'appel du TPIR condamne l'ex-maire à la prison à perpétuité
ARUSHA, TANZANIE, le 7 juillet 2006 (IRIN) - La Cour d’appel du tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a condamné vendredi un ancien maire rwandais à la prison à vie pour son rôle dans le génocide de 1994. Lire l'article

RWANDA: Le TPIR ordonne l'ouverture d'une enquête sur douze de ses collaborateurs
ARUSHA, TANZANIE, le 29 juin 2006 (IRIN) - Le tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a demandé l’ouverture d’une enquête sur douze personnes travaillant pour l’institution et soupçonnées d’avoir participé au génocide rwandais de 1994, a révélé un représentant des Nations unis. Lire l'article

BURUNDI-RWANDA: Bujumbura expulse 571 Rwandais
BUJUMBURA, le 12 mai 2006 (IRIN) - Les 571 Rwandais déboutés du droit d’asile au Burundi ont été remis mercredi aux autorités rwandaises près de la rivière Kanyuru qui forme une frontière naturelle entre les deux pays.Lire l'article

BURUNDI-RWANDA: Le Rwanda et le Burundi décidés à résoudre le différend foncier d'ici juin
BUJUMBURA, le 10 mai 2006 (IRIN) - Les autorités burundaises et rwandaises sont convenues de résoudre d’ici le mois de juin le différend foncier qui oppose les communautés villageoises vivant de part et d’autre de la frontière des deux pays.Lire l'article

RWANDA: L'Allemagne libère un chef rebelle détenu pendant trois semaines
AMSTERDAM, le 27 avril 2006 (IRIN) - Le chef du mouvement rebelle hutu des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), Ignace Murwanashyaka, a été libéré du centre de rétention administrative de Mannheim, en Allemagne, où il était détenu en attendant son expulsion.Lire l'article

BURUNDI-RWANDA: Le gouvernement expulsera les demandeurs d'asile illégaux
BUJUMBURA, le 10 avril 2006 (IRIN) - Le gouvernement burundais expulsera tous les demandeurs d’asile rwandais qui ne rempliront pas les critères exigés pour bénéficier du statut de réfugié, a déclaré lundi le ministre de l’Intérieur, Evariste Ndayishimiye, lors d’une conférence de presse à Bujumbura, la capitale.Lire l'article

RWANDA: Un prix pour la paix décerné à un prêtre belge accusé de génocide
BRUXELLES, le 16 février 2006 (IRIN) - Guy Theunis, un prêtre catholique belge âgé de 60 ans, accusé par les autorités rwandaises d’avoir participé au génocide de 1994, s’est vu remettre un prix pour la paix.Lire l'article

RWANDA: Une juge d’instruction française à Kigali pour entendre les plaignants rwandais
KIGALI, le 22 novembre 2005 (IRIN) - La juge d’instruction française Brigitte Raynaud est arrivée au Rwanda pour entendre les plaignants à l’origine de la plainte déposée contre la France pour l’assistance qu’elle a apportée à l’ancien gouvernement pro-hutu dans sa tentative d’extermination des Tutsis durant le génocide de 1994, a déclaré mardi à IRIN un diplomate français. Lire l'article

Rwanda's genocide still has power to haunt lives


Posted on Tue, Sep. 19, 2006

By Laurie Goering
Chicago Tribune
(MCT)

KIGALI, Rwanda - Jeanette Uwimana was eight months pregnant when Rwanda's genocide began in 1994. Desperate to save her six children, she fled to a hill above her home in Butare. The killers found her anyway.

First, they put a bullet in the head of her 15-year-old daughter, ending a dispute among the armed men over who should rape her first. Then they slaughtered the girl's terrified young brothers with clubs and machetes as their mother struggled to respond to their screams.

Finally, they gathered Uwimana and a few other women and girls who had taken refuge on the hill and took them to a nearby militia roadblock. There, for two weeks, the pretty 32-year-old was raped on the roadside by nearly every militiaman who passed. When her back broke, she was thrown in the bushes and left for dead.

"I became lifeless and they threw me aside," she remembers quietly. When soldiers from an invading Tutsi liberation army found her three days later, "I was practically dead," she said.

Flown to South Africa for emergency surgery, Uwimana and her baby survived. But the genocide, which left 800,000 dead more than a decade ago, has never eased its grip on her life, or the lives of hundreds of thousands of widows, rape victims and bereaved mothers who, like Uwimana, struggle to carry on their lives in Rwanda.

"Every day I experience a consequence of the genocide," she said, perched on a faded chair in her small concrete home on the fringes of Kigali, in a settlement built for genocide widows. The armed men "stole my life," she said. "I'm living half a life now."

With its genocide now a dozen years in the past, Rwanda is struggling to move on. Its government urges reconciliation among victims and perpetrators. International trials for the architects of the genocide are nearing an end in neighboring Tanzania, and hundreds of thousands of other genocide perpetrators have been released from Rwanda's prisons to face community judgment at home.

But for many - particularly rape victims, orphans and mothers raising children of rape - the genocide remains a daily part of life, impossible to escape.

"In my heart I will never forget or forgive," said Uwimana, now 44, who lost her husband to the killings as well. "I can try because it's government policy to forgive. But in my heart I cannot manage it."

Like an estimated 300,000 other genocide rape victims, Uwimana, a slight, elegant woman, is HIV positive. When she found out, she had a mental breakdown.

"I knew only prostitutes got that. It broke my heart," she said. "I saw myself as a prostitute. I was trying to heal, and when they gave me that news, I collapsed."

Now taking last-line anti-retroviral drugs - she proved allergic to the first three varieties - she has stalled the advance of AIDS and managed to keep weight on her slight frame. But a deep, nagging cough betrays ongoing health problems, and lingering injuries keep her mainly bedridden.

Mentally and physically incapacitated in the months after the attacks, Uwimana at first rejected her new infant daughter as a product of the brutal rapes.

"After all that, I was thinking the girl might have been theirs," she acknowledged. But as she regained strength and sanity, she eventually reclaimed her daughter, who she has since raised. Jeane, now in 5th grade, is her joy - and also her great worry. Though she has never had her tested, Uwimana fears her daughter may also have contracted HIV as a consequence of the rapes.

"I haven't been able to take her for testing. I can't bear that she might be affected. It would be my death," she said. So far, Uwimana says, she has not told her daughter about her illness, though her medication bottles sit by the sagging bed the pair share each night.

To her surprise and delight, Jeane is not her only surviving child. Four years after the killings, Uwimana began hearing rumors that her 9-year-old son had survived the slaughter on the hill that day by throwing himself into the pile of bodies and hiding there silently. Rushing back to Butare, she spotted Manuel's protruding ears - a family trait - and persuaded the army family that had adopted him to return him to her.

"I was more than overjoyed," she said. But the deep trauma the boy experienced has left him with lingering psychological problems. Unable to concentrate at school, he kept rushing home to make sure his mother was safe. Eventually he dropped out altogether. Now 21, he is unable to hold a job and wanders, his face vacant, through his mother's tiny living room.

When she's well enough to sit up, Uwimana spends her days stringing cheap plastic beads onto thread to make necklaces and bracelets to sell to passersby. Neighbors and community workers help out when they can with food and medicine.

She knows her time is limited. It's her children she worries about.

"My main concern now is to find some way to sustain my children, to leave them in a situation where they can help themselves," she said. "I don't wish to stay long in this world. I've had enough of it."
San Luis Obispo Tribune, CA - 22 hours agoBy Laurie Goering. KIGALI, Rwanda - Jeanette Uwimana was eight months pregnant when Rwanda's genocide began in 1994. Desperate to ...
International News Service, Australia - 20 hours agoKIGALI, Rwanda _ Jeanette Uwimana was eight months pregnant when Rwanda's genocide began in 1994. Desperate to save her six children ...
Kentucky.com, KY - 21 hours agoBy Laurie Goering. KIGALI, Rwanda - Jeanette Uwimana was eight months pregnant when Rwanda's genocide began in 1994. Desperate to ...
Duluth News Tribune, MN - 21 hours agoBy Laurie Goering. KIGALI, Rwanda - Jeanette Uwimana was eight months pregnant when Rwanda's genocide began in 1994. Desperate to ...
Macon Telegraph, GA - 21 hours agoBy Laurie Goering. KIGALI, Rwanda - Jeanette Uwimana was eight months pregnant when Rwanda's genocide began in 1994. Desperate to ...
Kansas.com, KS - 21 hours agoBy Laurie Goering. KIGALI, Rwanda - Jeanette Uwimana was eight months pregnant when Rwanda's genocide began in 1994. Desperate to ...
Centre Daily Times, PA - 21 hours agoBy Laurie Goering. KIGALI, Rwanda - Jeanette Uwimana was eight months pregnant when Rwanda's genocide began in 1994. Desperate to ...
The State, SC - 21 hours agoBy Laurie Goering. KIGALI, Rwanda - Jeanette Uwimana was eight months pregnant when Rwanda's genocide began in 1994. Desperate to ...
Kansas City Star, MO - 21 hours agoBy Laurie Goering. KIGALI, Rwanda - Jeanette Uwimana was eight months pregnant when Rwanda's genocide began in 1994. Desperate to ...
Contra Costa Times, CA - 21 hours agoBy Laurie Goering. KIGALI, Rwanda - Jeanette Uwimana was eight months pregnant when Rwanda's genocide began in 1994. Desperate to ...
Charlotte Observer, NC - 21 hours agoBy Laurie Goering. KIGALI, Rwanda - Jeanette Uwimana was eight months pregnant when Rwanda's genocide began in 1994. Desperate to ...
Bradenton Herald, United States - 21 hours agoBy Laurie Goering. KIGALI, Rwanda - Jeanette Uwimana was eight months pregnant when Rwanda's genocide began in 1994. Desperate to ...
Columbus Ledger-Enquirer, GA - 21 hours agoBy Laurie Goering. KIGALI, Rwanda - Jeanette Uwimana was eight months pregnant when Rwanda's genocide began in 1994. Desperate to ...
Myrtle Beach Sun News, SC - 22 hours agoBy Laurie Goering. KIGALI, Rwanda - Jeanette Uwimana was eight months pregnant when Rwanda's genocide began in 1994. Desperate to ...
Monterey County Herald, CA - 21 hours agoBy Laurie Goering. KIGALI, Rwanda - Jeanette Uwimana was eight months pregnant when Rwanda's genocide began in 1994. Desperate to ...

Tuesday, September 19, 2006

RD Congo: tension à Kinshasa au lendemain de l'incendie de médias de M. Bemba


Des partisans du vice-président Jean-Pierre Bemba manifestent le 27 juillet 2006 à Kinshasa

KINSHASA (AFP) - 19/09/2006 14h47 - La tension était vive mardi à Kinshasa, où des manifestants, furieux après l'incendie d'origine inconnue lundi d'un immeuble abritant des médias du vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, ont paralysé le centre-ville et jeté des pierres contre la police et des passants.

En début d'après-midi, la police a tiré en l'air à balles réelles, sans faire de blessés, pour disperser les derniers manifestants regroupés sur le Boulevard du 30 juin, la principale artère de la capitale.

Un policier a été blessé à la tête par un jet de pierre et un manifestant a été arrêté, a constaté l'AFP.

Des renforts de police ont été déployés sur le boulevard, où la Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (Monuc) a positionné sept blindés.

La calme est revenu peu après 14H00 (13H00 GMT).

Mardi matin, deux manifestations distinctes avaient regroupé une centaine de partisans de M. Bemba devant l'immeuble incendié abritant les chaînes Canal Congo télévision (CCTV) et Canal Kin télévision (CKTV), et une centaine de jeunes gens, pour la plupart des enfants de la rue, sur le Boulevard du 30 juin, à quelques centaines de mètres de l'immeuble brûlé.

Tous criaient au "sabotage" des chaînes de télévision et scandaient des slogans hostiles à la communauté internationale et aux forces de l'ordre.

Ces manifestations interviennent dans un climat déjà très tendu à Kinshasa, moins d'un mois après des affrontements meurtriers entre troupes du président Joseph Kabila et de M. Bemba, tous deux en lice pour le second tour de la présidentielle le 29 octobre.

En fin de matinée, des militaires du Mouvement de libération du Congo (MLC) de M. Bemba qui gardaient les abords de l'immeuble incendié sont intervenus, accompagnés de Casques bleus, pour aider la police à disperser les manifestants sur le Boulevard du 30 juin.

Des casques bleus en faction dans une rue de Kinshasa, le 7 septembre 2006
La plupart des manifestants avaient alors accepté, après des pourparlers, de quitter le Boulevard, à l'exception d'un groupe d'une vingtaine de jeunes de la rue, qui ont continué à harceler les forces de l'ordre jusqu'à l'arrivée de renforts de police.

Mardi matin, la force européenne Eufor a appelé dans un communiqué "à la retenue" et a demandé "à ceux qui disposent de l'autorité nécessaire de faire cesser les agitations (...) autour de l'immeuble où s'est déroulé le sinistre".

"En attendant que soient connues les causes de cet incendie, il convient de ne pas laisser la rumeur ou la colère l'emporter sur l'intelligence", selon ce texte de l'Eufor, qui dispose d'un millier d'hommes à Kinshasa, où elle est intervenue pour la première fois pendant les violences d'août.

Déplorant la destruction d'une grande partie des locaux de CCTV, Eufor a souhaité un "prompt rétablissement à Monsieur Kitutu O'Leontwa, directeur général de CCTV, durement brûlé (...), ainsi qu'au professeur Kasongo Numbi, violemment molesté alors qu'il était l'hôte de cette station".

M. Numbi, un député indépendant réputé proche du camp présidentiel, a été violemment battu lundi par des militaires du MLC qui l'ont accusé d'être l'auteur de l'incendie.

Conduit dans la nuit dans une clinique de Kinshasa après l'intervention d'un cadre du MLC, il a expliqué à l'AFP être actuellement en "soins intensifs" pour une fracture à la jambe droite, des dents cassées et des contusions.

"Je ne veux pas que ce qui vient de m'arriver allume encore le feu. On ne peut pas aller de vengeance en vengeance", a-t-il affirmé à l'AFP.

De son côté, Thomas Luhaka, le secrétaire exécutif du Mouvement de libération du Congo a déclaré à l'AFP ignorer "les causes de l'incendie" et indiqué qu'il attendait "les résultats de l'enquête" de police à laquelle doit participer la Monuc.

En début d'après-midi, la tension restait vive dans le centre d'affaires de la capitale, où la circulation était encore timide.

RD Congo: le parti de Nzanga Mobutu rejoint le camp Kabila à l'Assemblée

Nzanga Mobutu de l' UDEMO (Union des démocrates mobutistes) à Kinshasa

Sortis par la fenêtre en 1997, les Mobutistes emmenés par Nzanga Mobutu, le fils de son père, reviennent aux affaires par la grande porte, avec la complicité de... Kanambe Kabila, le fils de son père.... Et si les morts n'étaient pas morts?

KINSHASA (AFP) - 18/09/2006 18h48 - L'Union des démocrates mobutistes (Udemo) de Nzanga Mobutu s'allie au camp du président de République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila en vue de dégager une "majorité parlementaire" et d'élaborer un programme de gouvernement, a-t-on appris lundi auprès de l'Udemo.

"Nous avons arrêté un accord de principe avec l'AMP (Alliance pour la majorité présidentielle)", a déclaré à l'AFP Alain Lubamba, secrétaire exécutif du parti du fils de l'ancien dictateur zaïrois Mobutu Sese Seko.

"Nous n'adhérons pas à l'AMP, mais nous entrons dans une grande coalition pour dégager une majorité parlementaire et pour pouvoir élaborer ensemble un programme de gouvernement", a-t-il poursuivi.

Selon les résultats des législatives du 30 juillet annoncés par la Commission électorale indépendante (CEI), l'AMP domine largement la nouvelle Assemblée, avec plus de 200 de ses 500 sièges.

La deuxième plate-forme, le Regroupement des nationalistes congolais (Renaco) du vice-président Jean-Pierre Bemba, récolte une centaine de sièges.

L'Udemo a de son côté 9 députés, dont 8 élus dans la province de l'Equateur (nord-ouest), fief de Jean-Pierre Bemba.

MM. Kabila et Bemba s'opposeront au second tour de la présidentielle, prévu le 29 octobre.

"Pour le moment, il n'est pas question de donner des consignes de vote pour le second tour", a souligné M. Lubamba, précisant qu'il reviendrait à Nzanga Mobutu de se prononcer sur cette question.

L'Udemo s'est rallié à l'AMP parce qu'il a "obtenu des garanties quant à l'objectif de consolidation de l'unité nationale, de la paix et de l'intégrité du territoire, qui sont des héritages de Mobutu", a-t-il expliqué.

"Nous devons éviter la balkanisation du pays et pour cela, combattre le clivage Est-Ouest", a-t-il ajouté.
Les scrutins présidentiel et législatifs du 30 juillet ont fait apparaître une fracture entre l'Est du pays, qui a massivement voté Kabila et l'Ouest qui s'est plutôt porté sur M. Bemba, qui l'a notamment emporté dans la capitale Kinshasa.

L'AMP comme le Renaco sont engagés dans des tractations en vue d'alliances avec plusieurs partis politiques, dont le Parti lumumbiste unifié (Palu) de l'opposant Antoine Gizenga, qui a raflé à lui seul 34 sièges, et avec la Coalition des démocrates congolais (Codeco), une plate-forme pilotée par l'ex-mobutiste Pierre Pay Pay qui a obtenu une trentaine de sièges.

Selon plusieurs observateurs congolais et occidentaux, le Palu serait plutôt enclin à une alliance avec le camp Kabila, dans la perspective de l'obtention du poste de Premier ministre pour Antoine Gizenga, tandis que la Codeco, très divisée, pourrait éclater et ses membres se répartir entre les deux camps.

Monday, September 18, 2006

Mariage de Corneille Nyungura

L'actualité : Corneille n'est plus seul au monde.
Paris Match Magazine: 2991 du 14/9/2006



Le 9 septembre, après la cérémonie, Corneille porte son épouse jusqu’à la cabane ultraconfortable dans laquelle ils passeront leur nuit de noces. Photo : Jean-Claude Deutsch.

Il y a douze ans, au Rwanda, le chanteur a assisté au massacre de toute sa famille. Ce week-end, au Québec, il a dit oui à Sofia. Pour clouer le bec au malheur.

Trois mois après l’avoir rencontrée, il écrit pour elle « A vie », l’un des titres phares de son dernier album « Les marchands de rêves » (Wagram). Aujourd’hui, il l’épouse. « A la culpabilité de survivre, je préfère la responsabilité de celui qui n’est pas mort », affirme-t-il. Avec Sofia, Corneille veut créer de nouvelles racines. Elle est québécoise, elle a 28 ans, elle est comédienne et mannequin. La cérémonie s’est déroulée à l’hôtel Quintessence, à Mont-Tremblant, en plein cœur des Laurentides, très loin du showbiz. C’est devant une soixantaine de proches qu’ils se sont dit oui. Puis, après le cocktail et le dîner, les amoureux se sont déchaînés jusqu’à 5 heures du matin sur la piste du Wine Bar, transformé pour l’occasion en discothèque. Tard dans la nuit, ils se sont discrètement éclipsés pour regagner la cabane Clagett, une petite maison traditionnelle de bois construite à l’écart du palace.

Comme lui, Sofia est multiracines. De père portugais et de mère québécoise, elle parle trois langues. Et lui quatre. Ils sont sûrs de se comprendre.Sur le lac Tremblant, les mariés vont embarquer pour une promenade en bateau. A vie, c’est de sang qu’on s’aimera/A vie rien de moins je promets ça/La vie, c’est le temps qu’on restera… » Trois mois après leur rencontre en 2005, Corneille est inspiré. Jamais auparavant il n’a écrit ces mots-là pour une femme. La déclaration d’amour qui figure en bonne place sur son deuxième album « Les marchands de rêves » est dédiée à Sofia, la femme qu’il aime et qu’il vient d’épouser le week-end dernier.
Avant elle, aucune n’a pu prétendre à un tel aveu. Public. Des copines, il en a eu… beaucoup. Certaines ont partagé sa vie, mais l’envie de fonder une famille n’y était pas. Avec Sofia, c’est une évidence. Ils ne sont qu’un. Mannequin et comédienne, la jeune femme belle et racée a du caractère. Mais il y a plus que cela en elle. « Un coup de foudre dont l’éclair ne s’éteint pas, enrubanné d’un lien très fort qui les lie désormais. »
Chacun s’est reconnu en l’autre. Leur chemin s’était croisé sur le tournage du clip du premier album « Parce qu’on vient de loin », en 2003. Succès phénoménal. A l’époque, Corneille ne remarque pas Sofia et elle ne le voit pas. Le chanteur est en pleine ascension professionnelle et le cœur de Sofia est pris. Deux ans plus tard, avec un ami commun, ils se retrouvent pour un verre dans le centre de Montréal, maintenant libres de toute attache amoureuse. La conversation se poursuit, au téléphone. Les heures défilent jusqu’au petit matin. Ils se découvrent. Comme lui, Sofia est « multiracines ». De père portugais et de mère québécoise, elle a beaucoup voyagé, a vécu en Amérique du Sud et ailleurs. Elle parle trois langues, lui quatre. Ils sont sûrs de se comprendre. Mais plus que tout, « l’identité de Sofia est aussi dispersée que la mienne », dit-il, et cela lui paraît « rafraîchissant ». Lui, Cornelius Nyungura, de père tutsi et de mère hutu, a vu le jour à Fribourg en 1977, a passé son adolescence au Rwanda, jusqu’à ce 6 avril 1994 où, à Kigali, toute sa famille est massacrée. Dans la maison de l’épouvante, caché derrière un canapé, il est épargné. « A la culpabilité du survivant, je préfère la responsabilité de celui qui n’est pas mort », lâche-t-il en évoquant son « petit malheur ».
Pour revenir de cet enfer, il faut beaucoup d’amour. Sofia lui en donne au-delà de ce qu’il imagine. Il la surnomme « Crazy », mais il est aussi fou d’elle qu’elle l’est de lui. Chaque jour, ils découvrent une raison nouvelle de vivre ensemble. Ambassadeur de l’Unicef*, il milite avec elle à ses côtés dans la lutte contre le sida. L’humanitaire fait partie de leurs priorités. Avec Sofia, le résilient « a pris goût à la vie » et onze ans après le drame, « elle lui a permis de faire le deuil de sa famille ». Le 30 octobre 2005, jour de l’anniversaire de Sofia, il se décide à demander sa main à son père. Toute la famille est là. M. de Medeiros est un homme qui en impose. Corneille, pourtant sûr de son cœur, n’en mène pas large. Pour se donner du courage, il pense à son père Emile qui en son temps avait fait une démarche similaire pour pouvoir épouser Pascasie, sa mère.
Dans la famille Nyungura on est attaché aux traditions ! « A un moment, il a bien fallu plonger. » A l’écart, les deux hommes se retrouvent en tête à tête. « Je connais bien ta fille. Je l’aime profondément. Aujourd’hui à 28 ans, je viens te demander sa main. » Honoré, Armando de Medeiros est touché par les bonnes manières de son futur gendre. La requête est entendue. Une accolade lui signifie que désormais il fait partie de la famille. La même soirée, chez lui à Montréal, alors qu’il est agenouillé devant elle, Sofia lui dit qu’elle est prête à échanger son nom contre le sien. Ses yeux brillent du même éclat que le carat qu’il passe à son doigt. Les vacances de Noël en Caroline du Sud sont pour l’heureux homme qu’est devenu Corneille l’occasion de présenter l’élue de son cœur à ses parents adoptifs. Jean-Pol Delhougne, qui, avec Marianne, lui a ouvert après le drame sa porte, alors en Allemagne, donne son consentement. A l’évidence pour lui, ce n’est pas un conte de fées mais une véritable histoire d’amour. L’union a donc lieu le 9 septembre 2006 au Québec. Quand Sofia apparaît au bras de son père, Corneille le zen reste médusé…Presque une année sera nécessaire pour fixer les préparatifs de la cérémonie. Les futurs mariés ont peu d’exigences, mais un seul mot d’ordre : « Simplicité ». Loin des médias. Pour l’occasion, une « wedding planner » est recrutée. Suzanne Colello, reconnue pour son organisation infaillible à orchestrer les plus beaux événements de Montréal, règle chaque détail avec une minutie digne d’un coucou suisse. Elle a de sérieuses références. Céline Dion lui a confié sa « party » pour son trentième anniversaire. C’est dire… En France, depuis quelques mois, la rumeur du mariage n’était évoquée que par de vagues échos. Pour cause : Suzanne verrouille. Le mariage se fera en toute intimité, sans tralala. Les familles, les amis. Point. Talha Rhetassi, l’ami d’école du marié, son frère de cœur venu de Cologne, sera son garçon d’honneur. Au total, juste une soixantaine de convives. Mais ni showbiz, ni V.i.p. Pas de Garou ni de Natacha St-Pier, ni même Bernadette Chirac, pourtant fan de la première heure, qu’il respecte infiniment, ni encore Claire Chazal qu’il connaît un peu, ne recevront l’élégant bristol brun et bleu frappé des initiales S.M./C.N. A Paris, la maison de disques du chanteur n’est informée de l’événement que tout récemment. L’idée est de fuir les paparazzi.

L'amour et les paysages des Laurentides sont pour Corneille une nouvelle source d'inspiration.

A 130 kilomètres au nord-est de Montréal, au cœur des Laurentides, la station de Mont-Tremblant séduit les tourtereaux. En fin d’été, « les paysages de Tremblant se transforment en une toile impressionnante, tandis que les montagnes et les forêts revêtent leurs plus beaux atours », selon les panneaux touristiques plantés aux abords des innombrables golfs environnants. En ce samedi 9 septembre, au bord du lac, l’hôtel Quintessence, cinq étoiles grand luxe, est en effervescence. Les 30 suites de 200 à 300 mètres carrés sont exclusivement réquisitionnées pour les invités du couple. A l’extérieur, discrète mais efficace, la sécurité veille à ce qu’aucun indésirable ne s’infiltre. La presse nationale n’est pas conviée. Yves, « l’artiste floral », s’affaire. L’hôtel se transforme en une serre odorante. Le parfum des roses et des lys de Casablanca se répand dans tous les étages. Comme par magie, dans chaque recoin de l’établissement, c’est une explosion d’orchidées, de dahlias multicolores, de giroflées et d’espèces rares savamment composées. Le Wine Bar se métamorphose en boîte de nuit. Arrivés la veille, les fiancés sont séparés jusqu’au grand jour. Corneille, sage, passe sa dernière soirée de célibataire au restaurant La Forge avec Talha, Jean-Pol et Marianne. Au menu, caribou au vinaigre de figue, l’incontournable spécialité de la station. Pour les dernières heures de sa vie de jeune fille, Sofia opte pour une soirée-copines avec sa sœur Viana et Kim, son amie d’enfance. Au programme : massages, soins de beauté et papotages. La cérémonie est prévue pour 16 heures, à l’extérieur, sur les bords du lac. Le ciel est nuageux et le fond de l’air plus que frais. Enfoui sous les bougainvilliers et des centaines de roses maritimes mauves, un mini-chapiteau à l’allure d’autel est dressé sur la pelouse. C’est là que le célébrant, Michel Boulanger, officiera. Pas de cérémonie religieuse, mais un mariage civil reconnu par le ministère de la Justice du Québec. José et Cesaltina, grands-parents de la mariée, arrivent les premiers. Jean-Pol et Marianne suivent, rejoints par Josée, la mère de Sofia que l’on pourrait prendre pour sa sœur tant la ressemblance est saisissante. Derrière eux, un à un, les invités prennent place. Le soleil fait son apparition. Un quatuor de violonistes attaque Pachelbel, incontournable au répertoire des harmonies célestes. Aminci, les cheveux raccourcis et la barbe naissante, le futur marié en smoking Saint Laurent arrive escorté de son témoin. Sofia se fait attendre. 16 h 15, plus loin à travers les érables, une gracile silhouette se dessine. Au bras de son père, perchée sur ses sandales Versace, elle s’avance vers lui. Sa robe bustier ivoire signée Vera Wang et son voile de dentelle finement ciselé lui confèrent l’apparence d’une éblouissante madone. Aucune faute de goût ni pour sa tenue ni pour son ravissant bouquet composé de roses Akito blanches, Candela couleur pêche, de roses grappes de Cassandre et de feuilles de magnolia. Corneille, jusqu’alors serein et zen, reste médusé par la beauté de sa future épouse. Il réalise enfin ! Le soleil est toujours de la partie. Les filles laissent tomber étoles et pashminas. Sofia chuchote à l’oreille de son fiancé. Est-ce pour le prévenir qu’elle ne pourra réprimer ses larmes… Prévenante, Josée tend un mouchoir. L’un après l’autre les jeunes gens répètent les paroles rituelles du célébrant : « Sofia, je veux vivre avec toi telle que tu es. Je promets de te chérir jusqu’à la fin de mes jours. » « Corneille, je t’ai choisi entre tous pour partager ma vie avec toi. » Le vent se lève, la dentelle vole. Vient le temps de l’échange des alliances qu’ils ont voulues en or jaune, toutes simples, à leur image. 16 h 32, les voici mari et femme, « le plus beau et le plus récent couple du Québec », selon le célébrant. Sous les applaudissements et, bien sûr, la marche nuptiale de Mendelssohn, M. et Mme Nyungura embarquent leurs invités pour un tour du lac en bateau. Au retour, de bonne grâce et dans la bonne humeur, le joli couple se livre à la séance de photos. Corneille connaît la musique et Sofia maîtrise parfaitement la caméra. On l’a déjà aperçue dans le film de Denys Arcand « Les invasions barbares ». Son regard, sa main, son sourire, son port de tête sont parfaitement posés. Elle lui donne un « bec ». Il est aux anges. D’un coup de pinceau, le maquilleur fait une retouche et replace une mèche. Ces deux-là sont deux gravures de mode ! Dans le lobby de l’hôtel, un cocktail attend les invités frigorifiés. Gage, le chanteur ami intime de Corneille, débarque avec sa copine. L’autoroute « congestionnée » depuis Montréal est fautive. Peu importe, il est là pour le dîner. Au centre du restaurant, les mariés président une dizaine de tables fleuries. Le nappage bleu et les serviettes brun foncé cerclées de raphia vert et turquoise sont la touche moderne et design. Au menu, un torchon de foie gras et gelée au cidre de pomme précédera une soupe à la courge musquée. Suivra une poêlée de thon aux poivres. Puis, au choix, chevreuil ou bar de mer, et pour terminer le traditionnel gâteau des mariés dont la mini-réplique en pâtisserie sera offerte au départ des invités. L’histoire ne dit pas à quelle heure les jeunes mariés ont regagné leur maison de poupée nichée à une centaine de mètres dans la verdure. Enfin ! Elle ne révélera pas non plus vers quels cieux paradisiaques ils se sont envolés. Une chose est certaine. Plus jamais Corneille ne pourra entonner sur scène le refrain qui l’a fait connaître des Français « Je suis seul au monde/Y a rien à faire, je suis seul au monde ». Désormais il est deux !

Paris Match - 14 sep 2006... et, bien sûr, la marche nuptiale de Mendelssohn, M. et Mme Nyungura embarquent leurs ... Corneille connaît la musique et Sofia maîtrise parfaitement la caméra. ...