Rwanda: Rupture des relations diplomatiques avec la France
Le juge français Jean-Louis Bruguière, en conférence de presse à Londres le 14 novembre 2006
"L'ambassadeur Dominique Decherf prendra un vol ce (samedi) soir depuis Kigali", a expliqué une source à l'ambassade de France s'exprimant sous couvert d'anonymat. Kigali a ordonné vendredi à l'ambassadeur de France de quitter le pays dans les 24 heures.
Toutes les institutions françaises au Rwanda, y compris l'école française et le centre culturel, ont reçu l'ordre des autorités rwandaises de fermer leurs portes et tous leurs personnels français doivent quitter le pays dans les 72 heures.
"J'ai passé la nuit à faire mes bagages. Je quitterai Kigali lundi", a commenté sous couvert d'anonymat un Français visé par l'ordre d'expulsion.
Contactés par l'AFP, plusieurs Français établis à Kigali se sont refusés à tout commentaire sur la crise entre la France et le Rwanda, en mettant en avant le caractère sensible de l'affaire.
La réaction était la même dans les chancelleries occidentales dans la capitale rwandaise, qui sont restées muettes samedi sur le dossier.
Le Rwanda a rompu vendredi ses relations diplomatiques avec la France, après les poursuites réclamées par le juge français Jean-Louis Bruguière contre le président Paul Kagame et l'émission de mandats d'arrêt contre neuf de ses proches.
Le juge français a recommandé que M. Kagame soit poursuivi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour sa participation présumée à l'attentat contre l'avion de l'ancien président rwandais Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994, élement déclencheur du génocide.
Il a également signé mercredi neuf mandats d'arrêt visant des proches du président rwandais et de hauts responsables militaires, dans le cadre de son enquête.
"Nous avons passé en revue le rapport Bruguière, il est tellement creux que nous sommes surpris qu'une institution comme le tribunal à Paris puisse autoriser des inculpations sur la base d'un tel rapport. Cela confirme nos craintes que ceci est politique", avait commenté vendredi matin le ministre rwandais des Affaires étrangères.
Dès mercredi, M. Kagame avait averti que les relations entre France et Rwanda allaient "se dégrader". Jeudi après-midi, 25.000 personnes avaient manifesté à Kigali contre la France, en dénonçant le rôle joué selon eux par Paris pendant le génocide de 1994, qui a fait, selon l'ONU, environ 800.000 morts, essentiellement tutsis.
Les autorités rwandaises accusent régulièrement la France d'avoir entraîné et armé les auteurs du génocide avant les massacres. Paris a toujours démenti toute implication.
Une commission d'enquête rwandaise mène des recherches sur le rôle de la France avant, pendant et après le génocide.
Cette commission doit reprendre ses audiences publiques le 11 décembre et, à terme, se prononcer sur une éventuelle procédure contre Paris devant la Cour internationale de justice (CIJ), qui juge les différends entre Etats.
Montage des portraits du président rwandais Paul Kagame (g) et de l'actuel chef d'état-major de l'armée rwandaise James Kabarebe
KIGALI (AFP) - 25/11/2006 09h45 - Les diplomates français en poste au Rwanda et leurs familles s'apprêtaient samedi à évacuer Kigali après la rupture des relations diplomatiques entre Paris et Kigali décidée vendredi par le gouvernement rwandais, a-t-on appris de sources françaises.
"L'ambassadeur Dominique Decherf prendra un vol ce (samedi) soir depuis Kigali", a expliqué une source à l'ambassade de France s'exprimant sous couvert d'anonymat. Kigali a ordonné vendredi à l'ambassadeur de France de quitter le pays dans les 24 heures.
Toutes les institutions françaises au Rwanda, y compris l'école française et le centre culturel, ont reçu l'ordre des autorités rwandaises de fermer leurs portes et tous leurs personnels français doivent quitter le pays dans les 72 heures.
"J'ai passé la nuit à faire mes bagages. Je quitterai Kigali lundi", a commenté sous couvert d'anonymat un Français visé par l'ordre d'expulsion.
Contactés par l'AFP, plusieurs Français établis à Kigali se sont refusés à tout commentaire sur la crise entre la France et le Rwanda, en mettant en avant le caractère sensible de l'affaire.
La réaction était la même dans les chancelleries occidentales dans la capitale rwandaise, qui sont restées muettes samedi sur le dossier.
Le Rwanda a rompu vendredi ses relations diplomatiques avec la France, après les poursuites réclamées par le juge français Jean-Louis Bruguière contre le président Paul Kagame et l'émission de mandats d'arrêt contre neuf de ses proches.
Le juge français a recommandé que M. Kagame soit poursuivi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour sa participation présumée à l'attentat contre l'avion de l'ancien président rwandais Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994, élement déclencheur du génocide.
Il a également signé mercredi neuf mandats d'arrêt visant des proches du président rwandais et de hauts responsables militaires, dans le cadre de son enquête.
"Nous avons passé en revue le rapport Bruguière, il est tellement creux que nous sommes surpris qu'une institution comme le tribunal à Paris puisse autoriser des inculpations sur la base d'un tel rapport. Cela confirme nos craintes que ceci est politique", avait commenté vendredi matin le ministre rwandais des Affaires étrangères.
Dès mercredi, M. Kagame avait averti que les relations entre France et Rwanda allaient "se dégrader". Jeudi après-midi, 25.000 personnes avaient manifesté à Kigali contre la France, en dénonçant le rôle joué selon eux par Paris pendant le génocide de 1994, qui a fait, selon l'ONU, environ 800.000 morts, essentiellement tutsis.
Les autorités rwandaises accusent régulièrement la France d'avoir entraîné et armé les auteurs du génocide avant les massacres. Paris a toujours démenti toute implication.
Une commission d'enquête rwandaise mène des recherches sur le rôle de la France avant, pendant et après le génocide.
Cette commission doit reprendre ses audiences publiques le 11 décembre et, à terme, se prononcer sur une éventuelle procédure contre Paris devant la Cour internationale de justice (CIJ), qui juge les différends entre Etats.
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