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Sunday, October 29, 2006

Les INTERAHAMWE de sinistre memoire exterminent aussi les hippopotames


Les hippopotames, victimes collatérales des élections en RDC

GOMA (AFP) - 28/10/2006 09h53 - Soucieuses de préserver le calme en période électorale, les autorités de République démocratique du Congo (RDC) assistent passives au massacre par des miliciens des hippopotames et éléphants du parc des Virunga (est), s'alarment les défenseurs de la nature.

Le braconnage à grande échelle dans les Virunga a commencé durant les guerres successives qui ont déchiré la RDC dans les années 1990, mais il s'est récemment considérablement intensifié, au point de faire peser la menace d'une disparition à très court terme des hippopotames dans la zone.

"Entre juillet et octobre, 508 hippopotames et 48 éléphants ont été tués. Et depuis septembre, c'est terrible! On enregistre 25 hippos tués par jour", s'inquiète Déo Mbula, conservateur en chef du secteur oriental des Virunga, partie du parc la plus peuplée en gros mammifères.

"Il reste 308 hippos (dans ce secteur). A ce rythme-là, il n'y en aura peut-être plus dans un mois", prévient-il. Les éléphants sont moins menacés, car "quand ils sentent le danger, ils se déplacent vers l'Ouganda", frontalier du parc, explique-t-il.

Les principaux responsables des massacres sont des miliciens locaux Maï Maï qui se sont installés ces derniers mois dans le secteur oriental des Virunga.

"On a demandé à l'armée de chasser les +inciviques+, mais il y a des complicités entre les Maï Maï et les militaires", qui ne s'en sortent pas avec leur solde mensuelle de 10 dollars, poursuit M. Mbula.

"Quand une pirogue pleine de viande d'hippopotames accoste" sur les rives du lac Edouard situé dans le parc, les Maï Maï "paient 10 dollars aux militaires et leur donnent une portion de viande", raconte Bantu Lukambo de l'organisation congolaise Innovation pour le développement et la protection de l'environnement.

"Les militaires eux-mêmes tirent sur ce qui peut être converti en dollars au lieu de tirer sur l'ennemi", affirme Vital Katembo de l'Institut congolais pour la conservation de la nature, un organisme public.

L'éléphant et l'hippopotame sont prisés pour leur viande et leur ivoire. Un éléphant qui pèse entre 4 à 5 tonnes est vendu 350 dollars sans défenses, soit plus de sept fois le salaire mensuel moyen d'un fonctionnaire, et un hippopotame de 2 à 3 tonnes entre 60 et 80 dollars.

L'ivoire des longues dents d'hippopotame est acheté 2,5 dollars le kilo au braconnier, avant d'être vendu à des prix dérisoires par des artisans à Goma, ville au sud du parc: 1 dollar pour une bague, 20 dollars pour une sculpture.

Devant ce carnage, les gardes des Virunga, pourtant armés de kalachnikov, sont impuissants face à des miliciens équipés de lance-roquettes. "On est face à une armée", résume M. Katembo.
"La guerre est finie sur le papier, mais la situation n'a pas vraiment changé. Il y a toujours des groupes armés", constate Guy Debonnet, du Centre du patrimoine mondial de l'Unesco à Paris.
Jusqu'à présent, les autorités congolaises sont restées largement passives.

Une opération militaire pourrait perturber le processus électoral historique qui commencé en juillet, estime le général Eugène Mbuy et chargé de la région. "J'ai dit aux militaires d'aller occuper les sites Maï Maï après l'élection" présidentielle de dimanche, assure-t-il.

"Le parc se meurt +à petits coups de feu+ et on ne peut compter sur aucune autorité. Il faut attendre la fin des élections. C'est à se taper la tête contre un mur de fer", s'indigne M. Katembo.

Pendant ce temps, des associations se mobilisent. A l'initiative du Fonds mondial pour la nature (WWF), une chanson va être diffusée sur les ondes des radios congolaises: "Qu'on lui laisse la paix à l'hippo, il nourrit les poissons avec ses excréments. Le poisson, c'est mieux que la chair d'hippo".

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