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Friday, October 27, 2006

Rwanda : la France ne saurait juger des suspects de génocide, selon Kigali


Des soldats français à Kayove, près de Gisenyie au Rwanda, le 27 juin 1994

ARUSHA (AFP) - 27/10/2006 14h20 - Le représentant du gouvernement rwandais auprès du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a estimé vendredi que la France, accusée par Kigali d'implication dans le génocide de 1994, ne pouvait pas juger des suspects de ce tribunal.

Le 16 octobre, le chef des poursuites au bureau du procureur du TPIR a annoncé que la France, la Belgique et les Pays-Bas avaient accepté de juger des personnes soupçonnées par le tribunal de participation au génocide de 1994 et résidant sur leur territoire, précisant que les juridictions de ces pays étaient compétentes.

"C'est étonnant : comment la France, contre laquelle pèsent de graves accusations d'implication dans le génocide, peut-elle juger des génocidaires?", a déclaré vendredi Aloys Mutabingwa, représentant de Kigali auprès du TPIR.

"Le cas de la France est vraiment unique, la France abrite un grand nombre de suspects, pourquoi ne les a-t-elle pas arrêtés et transférés au TPIR?", a-t-il poursuivi.

"Tout cela se fait à notre insu, nous ne sommes pas consultés alors qu'il s'agit de rendre justice pour le Rwanda", a-t-il critiqué.

"Presque tout ce que le tribunal exige (pour transférer des accusés au Rwanda) est déjà en place. Le Rwanda devrait être la seule destination des transferts", a-t-il insisté.

Le gouvernement rwandais a récemment demandé à son ministère de la Justice d'organiser des consultations sur une éventuelle abolition de la peine de mort au Rwanda. La peine capitale, prévue au Rwanda, constitue un des principaux obstacles empêchant le TPIR de transférer les dossiers des accusés de génocide pour jugement dans ce pays.

Une série d'auditions publiques de la commission d'enquête rwandaise sur le rôle controversé de la France avant, pendant et après le génocide de 1994 au Rwanda, se déroule depuis mardi à Kigali.

La France est régulièrement accusée par l'actuel gouvernement rwandais, dirigé par les Tutsis, d'avoir entraîné et armé les auteurs du génocide avant les massacres.

Paris a toujours démenti toute implication dans les massacres.

Le TPIR a pour mandat de rechercher et juger les principaux responsables présumés du génocide, qui a fait, selon l'ONU, près de 800.000 tués, essentiellement des Tutsis.

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