RDCongo: le camp Bemba dénonce l'affichage de résultats erronés
Les candidats à la présidentielle en RDCongo Joseph Kabila (g) et Jean-Pierre Bemba, le 7 novembre 2006 à Kinshasa
Des Congolais observent les résultats de l'élection présidentielle à Kinshasa, le 8 novembre 2006
Des Congolais observent les résultats de l'élection présidentielle à Kinshasa, le 8 novembre 2006
KINSHASA (AFP) - 08/11/2006 20h19 - Le camp du vice-président Jean-Pierre Bemba, candidat au second tour de la présidentielle en République démocratique du Congo (RDC), a dénoncé mercredi des "erreurs systématiques" dans les résultats partiels publiés depuis dimanche et évoqué une "démarche de tricherie".
"Nous avons remarqué, quand des résultats sont publiés, qu'ils ne sont pas conformes aux PV (de dépouillement) en notre possession", a déclaré une des porte-parole de l'Union pour la nation (UN), Eve Bazaiba, au cours d'un point presse à Kinshasa.
"S'il y avait deux ou trois cas simplement, on pourrait dire qu'il y a un problème d'erreurs, mais là c'est de façon systématique, partout, dans tous les bureaux (...). Nous croyons qu'il y a une démarche de tricherie que nous ne pouvons pas accepter", a-t-elle ajouté.
La Commission électorale indépendante (CEI) affiche progressivement depuis le 5 novembre sur son site internet des résultats partiels par circonscriptions, précisant qu'ils sont susceptibles de modifications en cas "d'erreurs matérielles" et qu'ils ne permettent pas de projection concernant les résultats définitifs.
Selon Mme Bazaiba, l'écart de voix constaté est systématiquement en défaveur de M. Bemba ou en faveur du président sortant Joseph Kabila son adversaire, et s'élève à plusieurs milliers de voix en défaveur de M. Bemba.
Ce dernier a demandé à la CEI dans une lettre datée de mercredi "la vérification des données" de certaines circonscriptions où apparaissent selon lui "des discordances nettes" entre les chiffres publiés et "ceux en (sa) possession".
Le président de la CEI, l'abbé Apollinaire Malu Malu, a déclaré à l'AFP que la commission répondrait à toute demande d'explication et de vérification des parties.
"Nous avons reçu aujourd'hui une lettre de M. Bemba. Nous allons lui répondre, mais les gens doivent comprendre qu'on est dans le domaine de la compilation électorale, pas dans celui de la magie. Nous travaillons, nous vérifions, cela prend un peu de temps", a-t-il dit, rappelant que des réunions quotidiennes permettaient aux deux parties d'exposer leurs griefs à la CEI.
Mme Bazaiba a aussi dénoncé un "déséquilibre" dans la publication des résultats, qui concernent selon elle majoritairement les régions de l'est, largement acquises au président Kabila, au détriment des régions du centre et de l'ouest, réputées plus favorables à M. Bemba.
M. Malu Malu a affirmé qu'il n'y avait "aucun choix" particulier dans l'ordre de publication des circonscriptions, "uniquement déterminé par la fin des travaux des centres locaux de compilation des résultats".
Mercredi soir, de nouveaux résultats partiels, portant sur 73 des 169 circonscriptions du pays, laissent apparaître un resserrement de l'écart entre les deux candidats.
Selon des données compilées par l'AFP à partir de ces résultats, M. Kabila conserve néanmoins, avec 65,69% des voix, une large avance sur son adversaire, crédité de 34,31%.
Dans la matinée, la Mission de l'ONU en RDC (Monuc) a prévenu qu'elle ne tolèrerait aucune violence dans l'attente des résultats.
"La Monuc rappelle qu'elle ne tolèrera en aucun cas des actes de violence qui pourraient perturber la suite du processus électoral", a déclaré son porte-parole adjoint, Jean-Tobie Okala.
Alors que la tension reste forte à Kinshasa où les troupes des deux candidats se sont affrontées en août à quelques heures de la publication des résultats du premier tour, MM. Kabila et Bemba se sont rencontrés mardi au palais présidentiel.
La Monuc "veut croire en la sincérité des deux candidats qui ont eu l'excellente idée de se rencontrer une nouvelle fois en tête-à-tête", a commenté mercredi M. Okala.
Dans un communiqué diffusé par la présidence, les deux candidats ont invité "l'ensemble de la population au calme" et renouvelé "leur engagement à s'incliner devant le verdict des urnes, à renoncer à toute tentative de contestation des résultats par l'usage de la force, de la mobilisation populaire (...) et à ne recourir qu'aux procédures légales pour faire valoir leurs droits".
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